Les réfractaires s'exposeraient à des sanctions allant d'une amende de 20 000 à 50 000 DA, d'une suspension du permis de conduire pour une durée de deux à six mois et d'une peine d'emprisonnement de deux à six mois. L'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta) vient d'annoncer que les véhicules particuliers immatriculés en 2010 sont tenus de se conformer au contrôle technique périodique à partir du 2 janvier 2012. La prise en charge s'étalera sur toute l'année 2012 et permettra l'inspection de manière régulière et progressive des véhicules, selon les dates de leurs immatriculations portées sur leurs cartes grises respectives, c'est-à-dire selon le mois de mise en circulation. Il faut savoir que, sur les 400 agences agréées, 280 sont opérationnelles et disposent de 438 lignes pour le traitement de ces véhicules légers sur un total de 639 lignes implantées à travers l'ensemble du territoire national. Au-delà de cette annonce que certains automobilistes prennent à la légère, il convient de signaler le caractère même du millésime des véhicules concernés par cette mesure. Chose que certains automobilistes négligent souvent quand on sait que les propriétaires de ces mêmes véhicules connaissent assez bien cette disposition. Les chiffres sont là pour témoigner des dégâts que cause cette négligence. Plus de 4 000 morts et plus de 40 000 blessés chaque année sur nos routes, en sus de 5 000 affaires traitées devant la justice à cause du non-respect de cette mesure réglementaire. Depuis la mise en vigueur de cette mesure jusqu'à fin 2010, ce sont plus de 12,5 millions de véhicules qui sont passés par les agences de contrôle technique. Autant le parc automobile rajeunit, autant il vieillit au vu des manquements dus au mauvais entretien des voitures. Sinon comment expliquer que des voitures immatriculées en 2011 sont soumises aux bancs d'essai chez les concessionnaires et les agences de contrôle technique ? Il est vrai que l'état des chaussées, l'implantation abusive des clous et l'installation de dos d'ânes non conformes contribuent sensiblement à la dégradation des voitures. Mais le chauffeur est toujours le premier responsable quand on voit les nouveaux comportements des chauffards au volant. L'état technique des véhicules provoque annuellement une moyenne de 5 000 accidents et touche 60 % des véhicules ayant entre 10 et 20 ans d'âge. Mais le drame est là : les nouveaux véhicules sont impliqués dans certains sinistres, surtout que 15 à 20 % du parc a moins de 5 ans d'âge. Au vu des chiffres des ventes de 2010, à savoir plus de 210 000 unités mises en circulation, il faudra s'attendre à un pic de contrôle. Comme quoi, il y aura du pain sur la planche ! Toutefois, l'automobiliste devra se soumettre à cette mesure vitale surtout si son véhicule est déjà entretenu en dehors des garages du concessionnaire, c'est-à-dire sans l'obtention de garantie sur la pièce de rechange remplacée. Sur ce volet même, d'autres véhicules ont fait les frais de la pièce de rechange contrefaite et, du coup, d'une dégradation certaine de leur qualité de sécurité. À ces impératifs et imperfections, l'automobiliste devra être vigilant lors de l'opération du contrôle et devra signaler toute anomalie à l'agent spécialisé. Mais surtout, l'automobiliste devra exiger un PV complet et éviter toute complaisance dans l'écriture qui mettrait sa vie et celles des autres en danger. F. B.