Grosse polémique à Montréal au sujet des festivités marquant le cinquantenaire de l'Indépendance. Des représentants de la communauté algérienne établie au Canada dénoncent ce qu'ils croient être “un laisser-faire” de la part de la représentation consulaire. Dans un communiqué rendu public, Abdelkader Kechad, gérant du Média communautaire ksari.com, a affirmé que le 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie “sera organisé par un ressortissant canadien de souche québécoise et non par des membres de la communauté algérienne ou à la rigueur par un agent socioculturel de l'administration algérienne”. L'auteur de la missive adressée aux autorités algériennes au Canada s'est dit inquiet de la “démission de l'administration” par rapport aux fêtes nationales qui sont, selon lui, une affaire “algéro-algérienne”. Dans une sèche mise au point, le consulat général d'Algérie à Montréal apporte un démenti formel. “Nous apportons le démenti le plus ferme et le plus clair à toutes les rumeurs véhiculées” dans le communiqué de M. Kechad. “Le consulat général d'Algérie à Montréal n'a mandaté personne pour organiser des évènements de nature festive ou autre à l'occasion des célébrations entourant le 50e anniversaire de l'Indépendance nationale”, rappelle le courrier signé par le service culturel du consulat. Contacté par nos soins, le consul général, Abdelghani Amara, s'est dit étonné par la sortie de Abdelkader Kechad et rassure que le programme n'est pas encore arrêté, puisque cela dépend de la commission nationale chargée de cet événement. “C'est elle qui va nous attribuer le budget”, dit-il. En revanche, il salue toute initiative personnelle visant à marquer l'événement de ce cinquantenaire. Mais Abdelkader Kechad persiste et signe. Selon lui, il y a eu “un aval indirect” entre le consulat et le ressortissant canadien, un certain Patrick Cameron. Abdelkader Kechad s'est attelé même à rappeler les étapes qui ont conduit Cameron à se lancer dans le bain de ce cinquantenaire de l'Indépendance nationale. C'est en octobre que Cameron aurait ficelé le dossier. M. Kechad, qui préside l'Association des jeunes algériens (AJA), continue sa charge en déclarant que le Canadien, pour ce faire, a fondé, le 17 novembre dernier, une association dénommé Festi-Tam avec deux ressortissants algériens, projet que le Québécois n'a pas réussi à concrétiser avec un professionnel des médias. À ce propos, il dit détenir des preuves. Notre interlocuteur, qui a reconnu une certaine transparence dans l'organisation des activités du genre auparavant, déplore le fait que des Algériens soient aujourd'hui “exclus”. “En 2008, c'est notre association, AJA, qui avait organisé l'événement de l'anniversaire de l'Indépendance”, reconnaît-il. À la représentation consulaire, on ne veut pas donner plus d'intérêt qu'elle ne mérite à cette polémique. Reprochant à M. Kechad d'avoir publié une information non fondée, une source autorisée du consulat algérien affirme que son administration ne peut pas empêcher des gens de lancer des initiatives personnelles, quelle soit l'œuvre de nos ressortissants ou des amis de l'Algérie. Y. A.