Plusieurs personnalités nationales, dont Saïd Abadou, ministre des Moudjahidine, ont effectué le déplacement à Mila, samedi, à l'occasion de la célébration du 31e anniversaire de la mort de Abdelhafid Boussouf, coïncidant avec le 31 décembre. À cette occasion, plusieurs conférences historiques ont été données. Mais le fait le plus saillant reste la déclaration du wali de Mila, Abderrahmane Kadid, dans laquelle il a révélé que son administration finançait le projet de réalisation d'un film documentaire sur celui qu'on appelle “le père des services du renseignement algériens”. “La wilaya de Mila a donné son aval quant au financement d'un film documentaire sur la vie de Boussouf”, a-t-il dit en substance. À ce propos, le réalisateur du film, Abdelbaki Sellaï, contacté par nos soins, précise que le premier tour de manivelle pour le tournage du documentaire a été donné dans la matinée de samedi et que le travail d'enregistrement va s'étaler sur environ quatre mois. Et de préciser : “C'est un film documentaire de 52 mn, qui retracera le parcours révolutionnaire de Si Mabrouk depuis son adhésion au PPA, en 1940, jusqu'à 1961 date à laquelle il devient ministre de l'Armement et des Liaisons générales au sein du second GPRA”. Pour sa part, Saïd Abadou a notamment fait la lumière sur les nombreuses contributions de Boussouf dans le mouvement national, à partir de 1940, et pendant la guerre de Libération. Il mettra en exergue son rôle dans les évènements du 8-Mai 1945, dans l'OS, l'aile militaire du PPA et surtout son rôle déterminant dans les services de renseignement qu'il a mis en place, à partir de 1956, et qui seront le fer de lance de tout mouvement révolutionnaire. Succédant à Saïd Abadou à la tribune de la Maison de la culture, Tayeb Houari, président de l'Organisation nationale des enfants de chouhada, a rendu un vibrant hommage à la mémoire de Boussouf. Houari a, par ailleurs, saisi cette opportunité pour adresser un message à la France, dans ce contexte où le Parlement de ce pays légifère sur la mémoire. “Je demande à la France de reconnaître ses crimes de guerre en Algérie et de s'en excuser officiellement. Et j'appelle, dans le même temps, les enfants de chouhada à ne pas perdre de mémoire les atrocités perpétrées contre le peuple algérien”, a-t-il notamment clamé. K.B.