Les jeunes promoteurs de la daïra de Silet, sise à 130 km de Tamanrasset, chef-lieu de wilaya, se plaignent terriblement des lenteurs des procédures d'accès aux microcrédits. En dépit des mesures prises par le gouvernement en faveur de cette frange qui représente la majorité écrasante des habitants de cette localité du grand Sud, les jeunes postulants butent sur une myriade de problèmes et font le parcours de combattant pour faire aboutir leurs projets. “Les jeunes sont marginalisés. Pour monter un petit projet, il faut passer par un labyrinthe de bureaucratie. Cela fait plusieurs mois que j'ai déposé mon dossier pour avoir le matériel nécessaire afin d'ouvrir une cafétéria, et mon attente ne fait que durer sans pour autant m'en expliquer les raisons. Le désœuvrement a frappé la région de plein fouet et nombreux sont les jeunes qui attendent le financement de leurs projets dans le cadre du dispositif du microcrédit”, se lamente Boudjemaa Chinoune, 27 ans, en s'interrogeant : “Est-ce que le Sud est concerné par les réformes et les mesures de prise en charge des jeunes entreprises dernièrement par l'état, puisqu'on peine toujours à réaliser son dessein qui reste malheureusement dans le stade utopique.” “Cela fait trois mois que j'ai déposé mon dossier pour l'ouverture d'un abattoir, et à chaque fois on me dit que le problème se pose au niveau des études des dossiers qui sont transférés jusqu'à la direction régionale d'Ouargla où ils sont soumis à la commission d'approbation et d'accord. C'est inconcevable”, s'écrie de son côté Chambaa Mohammed, 35 ans. Les jeunes de Silet se lamentent de ces lenteurs et de la défaillance de l'agence locale de gestion du microcrédit, inscrite aux abonnés absents, car elle dispose normalement d'un personnel qui devrait accompagner et orienter ces jeunes désemparés dans chaque daïra, afin de leur éviter les longs déplacements et les désagréments y afférents. Toutefois, pour déposer son dossier à Silet, on doit parcourir 40 km en allant vers le chef-lieu communal qui se trouve, tenez-vous bien, dans... une autre commune qu'est Abalessa. D'aucuns se déplacent jusqu'à Tamanrasset en l'absence d'un employé de l'Angem affecté dans cette daïra. Où sont donc ces fameux accompagnateurs ? À cette question, Keddi Mokhtar, un employé de l'Assemblée populaire communale répond : “La daïra en dispose effectivement et un bureau est mis à leur disposition pour orienter les jeunes promoteurs dans toutes les étapes de réalisation de leurs projets. Le bureau est ouvert en permanence et beaucoup de postulants ont déjà bénéficié de ce dispositif depuis son lancement.” Par ailleurs, la daïra de Silet a bénéficié d'une structure de contrôle financier de laquelle dépendent tous les établissements publics à caractère administratif de la daïra ainsi que ceux des communes mitoyennes. Selon le contrôleur financier de la wilaya, Bouroudi Kamel, “la structure qui se compose de trois spacieux bureaux sera opérationnelle à partir du 1er avril prochain, avec l'installation des contrôleurs financiers communaux. Ainsi, on procédera au transfert de l'ensemble des services dépendant de cette daïra après la promulgation des textes réglementaires relatifs à cette opération, qui sera généralisée dans toute les daïras de la wilaya”. Ce qui soulagera à coup sûr certains administrateurs contraints de se taper jusqu'à 750 km pour rallier le contrôle financier de Tamanrasset. R.K.