La base résidentielle de GTP à Hassi-R'mel ainsi que le siège de la direction régionale sont toujours fermés par des jeunes chômeurs qui exigent des postes de travail. Des centaines de travailleurs de l'entreprise sont pris en otage, ne pouvant ni sortir, ni aller travailler, ni prendre leur congé alors que les camions frigorifiques assurant l'approvisionnement des cantines ont été empêchés eux aussi d'accéder à la base. C'est la paralysie totale, nous a affirmé un travailleur hier joint par téléphone. “Les équipes de travail sont clouées, des travailleurs privés de leur congé, des centaines de véhicules immobilisés et cela dure depuis quatre jours”, a-t-il encore précisé. Selon nos informations, la base résidentielle où sont logés des dizaines de travailleurs de l'entreprise a été fermée depuis mardi par des centaines de jeunes qui se sont massés tôt le matin devant l'accès principal et ont fermé tous les accès empêchant tout mouvement des travailleurs. La situation a empiré hier lorsque d'autres jeunes ont fermé le siège de l'entreprise empêchant ainsi le personnel d'y accéder. Les responsables de l'entreprise et de nombreux élus locaux, y compris le commissaire principal de Hassi-R'mel se sont déplacés sur les lieux pour les dissuader, mais en vain. Les manifestants, qui dénonçaient la marginalisation des jeunes du Sud, ont exigé des engagements de la part des responsables ainsi que 150 emplois. Mais les jeunes ont poursuivi hier encore leur action pour exprimer leur désarroi face à ce qu'ils considèrent comme de “la hogra et l'exclusion”. Issus des couches sociales les plus défavorisées, les chômeurs dont la plupart ne possèdent pas de diplômes ont ouvertement critiqué la manière dont sont gérés les recrutements au niveau de GTP et des autres entreprises pétrolières. C'est la deuxième fois en l'espace d'un mois que les jeunes touareg s'en prennent aux activités de cette entreprise pour sommer les responsables à respecter les engagements des pouvoirs publics. M T.