Après le grave enlisement que connaît le conflit de la laiterie de Drâa-Ben-Khedda où les travailleurs entament leur quatrième mois de grève et l'échec de la tentative de réconciliation initiée, le mois dernier, et pilotée par l'UGTA, l'union de wilaya (UGTA) de Tizi Ouzou a animé hier un point de presse dans son siège pour annoncer officiellement sa démarcation “de toutes les évolutions que prendrait la situation” à la laiterie de Drâa-Ben-Khedda, notamment après la tenue samedi dernier d'un sit-in des travailleurs grévistes suivi d'un meeting populaire auquel ont pris part plusieurs partis politiques accusés par l'UGTA “d'accentuer le climat d'instabilité qui règne dans cette unité”. “Où étaient ces partis politiques lors de la privatisation de cette entreprise ? Dire que cette laiterie a été bradée n'est qu'un prétexte pour faire de cette unité une tribune politique, alors que les travailleurs eux-mêmes ont accepté, au début, la privatisation de la laiterie et l'UGTA n'a fait que respecter la volonté des travailleurs, tout en sauvegardant leurs intérêts”, dira M. Limani, représentant de l'union de wilaya et chargé du conflit (UGTA) quiajoutera : “ces travailleurs n'ont jamais porté de revendications socioprofessionnelles. La privatisation de la laiterie de Drâa-Ben-Khedda est un choix du pouvoir et le vœu des travailleurs. Demander encore une fois sa renationalisation est une revendication extraprofessionnelle qui porte une dimension politique. Toutefois, l'on ignore si le cahier des charges a été respecté et si les normes de production laitière requise sont respectées, mais il faut dire que l'Etat dispose d'organismes publics habilités à vérifier la véracité de ces accusations.” De son côté, Saïd Boukhari, représentant de la commission de réconciliation, pilotée par l'UGTA, renchérit en disant : “aucune revendication ne motive cette grève. Les travailleurs de cette laiterie n'ont jamais tenu d'assemblée générale, et ce, depuis le début du conflit. ce n'est pas aux salariés de cette entreprise de demander une commission d'enquête puisque cette unité est soumise à des contrôles. Cette situation de conflit n'est autre que le fruit d'une manipulation politique du Parti des travailleurs, un parti en mal de représentativité qui vient nous bloquer un produit subventionné par l'Etat”, tout en se demandant : “où sont passés les pouvoirs publics face à cette situation qui tarde à trouver un épilogue.” Il rappellera au passage que “la laiterie de Drâa-Ben-Khedda emploie 380 travailleurs, 1 600 éleveurs et 150 distributeurs, c'est pourquoi il est important de dire qu'il y a là une grande entreprise à sauver”. Dans un communiqué rendu public hier à la mi-journée, l'UGTA fera une rétrospective de ses actions menées dans le but d'aboutir à un dénouement du conflit à la laiterie de Drâa-Ben-Khedda, tout en rappelant les différentes démarches menées depuis le début de la grève. Dans cette déclaration, l'UGTA estime que “sa dernière tentative de réconciliation a malheureusement buté sur une fin de non-recevoir exprimée par une assemblée générale tenue dans des conditions défavorables où des slogans extraprofessionnels ont été scandés”. Et à l'union de wilaya UGTA de Tizi Ouzou de conclure par le biais de la même déclaration que “la commission ayant travaillé avec sincérité, abnégation et transparence jusqu'à ce jour dans les principes de la réconciliation préconisés pour l'aboutissement de cette situation, considère que sa mission est arrivée à terme et qu'elle se démarque de toutes les évolutions que prendrait la situation”. K.T.