Selon des critères objectifs, à savoir le niveau d'entretien ou celui de la dégradation, un véhicule perd, annuellement, entre 5 et 10% de sa valeur. Evidemment, le millésime et le kilométrage jouent un rôle important. Qu'en est-il chez nous ?. Les prix des véhicules d'occasion ont connu une baisse proportionnelle. Durant ces trois dernières années, l'engouement des Algériens sur le véhicule neuf a changé la donne chez les smasris (spéculateurs). Pourtant, les critères d'un véhicule d'occasion sont les mêmes et rien ne pourrait changer cette donne majeure. Et si une voiture perd, chaque année, de sa valeur entre 5 et 10%, il est évident que les acquéreurs exigent davantage de “garanties” sur l'occasion et des prix accessibles. L'instauration des taxes n'a pas changé grand-chose quand on sait que des véhicules ayant roulé 10 et 20 000 km portent l'écriteau “à vendre”. Mais la chute vertigineuse des prix sur le marché d'occasion touche beaucoup plus les grosses cylindrées, comme les SUV, les monospaces et les 4x4. Ainsi, des voitures de luxe acquises à 4 et 5 millions de DA ont perdu près de 40% de leur prix réel. Des véhicules de luxe, toutes marques confondues, sont bradées sur le marché d'occasion. En revanche, la spéculation continue de toucher les petites voitures, en raison notamment de leur mécanique facile, de la disponibilité de la pièce de rechange et de leur réparation moins compliquée en matière des composants électroniques. C'est que les acheteurs, malgré les critères objectifs, négocient mal sur le prix du produit mis en vente. En ce sens, et sachant que la forte demande est enregistrée sur le petit segment, les spéculateurs mettent le prix et fixent des paramètres à même de convaincre le “client” qu'il serait préférable d'acheter une voiture flambant neuve que de risquer son argent sur une grosse cylindrée. Avec le temps, et face à ces “chantages”, les clients portés sur l'occasion s'abstiennent et évitent de s'engager dans des achats risqués. Mais l'acquisition d'une grosse cylindrée à un prix “raisonnable” est devenue un phénomène en vogue. Or, le problème réside dans son entretien aussi onéreux à tous points de vue. Des “smasris” avouent avoir vendu des véhicules, qui coûtaient près de 5 millions de DA, à 2 millions de DA. Des voitures de haut de gamme, dont le prix d'achat était de 6,5 millions de DA, ont été cédées à 3,5 millions de DA après deux ans seulement de sa mise en circulation. Chez certains concessionnaires, les véhicules dits de “collaboration” et ayant roulé entre 100 km et 3 000 km sont mis à la vente avec d'importantes ristournes. Tous segments confondus, ces véhicules bénéficient également d'une garantie allant de 6 à 12 mois. F. B.