Quatre rapports examinent le monde arabe. lecture. le mythe des arabes riches est tombé. Le Pnud vient de remettre les pendules à l'heure. Les 22 pays arabes pris ensemble ne sont pas plus riches que l'Espagne. Le Pib de ce pays qui n'a pas une seule goutte de pétrole est pratiquement identique à celui global des pays arabes ( 556 milliards de dollars contre 600). L'Arabie saoudite, le Koweït et les autres principautés du Golfe sont riches, mais cela ne concerne que les familles royales et l'establishment. C'est la même chose dans les autres pays où les pouvoirs sont prébendiers, patrimoniaux et se lèguent même de père en fils (Syrie et demain l'égypte et la Libye). Parmi les 284 millions d'Arabes, un bon pourcentage vit sous le seuil de pauvreté. La régression est encore plus marquée dans le domaine des sciences et de la culture. Là, la situation est alarmante. Les arabes ne traduisent pratiquement plus d'ouvrages vers leur langue. La Grèce, avec ses 11 millions de d'habitants traduit chaque année cinq fois plus de livres. Les arabes constituent 5% de la population mondiale, mais ne produisent que 1% des livres et encore dans les domaines religieux et littéraire. À l'analphabétisme, il faut ajouter la censure dans ces pays qui interdisent toute forme d'innovation et d'audace, et l'école qui dispense non pas des connaissances mais des recettes toutes faites imbibées d'islamisme. L'école saoudienne, qui a combattu le darwinisme, propageait l'idée que la terre est plate ! Il n'est pas surprenant que le nombre de brevets d'invention technologique et scientifique déposés par les arabes en 20 ans (1980/2000) et de 370 contre 7 652 pour Israël. Un groupe de chercheurs arabes qui a planché sur le retard du monde arabe est arrivé à la juste conclusion que cette arriération n'est pas une fatalité mais la conséquence de l'absence de liberté fondamentales. Pour eux, “un climat de liberté est une condition essentielle pour une société de savoir”, relevant la nécessité dans les société arabes de “libérer la religion de l'exploitation politique”. Ce n'est pas avec les régimes en place qu'il sera mis fin à cette situation. Le second rapport de l'Onu sur le développement humain dans le monde arabe est édifiant. Sous prétexte de guerre contre le terrorisme, les pouvoirs arabes ont restreint le peu de libertés civiles et politiques accordées à leurs administrés. Dans les pays où la démocratisation est d'actualité, le processus a été carrément stoppé, sinon vidé de son sens. En Algérie, par exemple, pluralisme et libertés citoyennes sont devenus de simples artifices au nom d'un état de siège dont la levée n'est plus problématique. Pas même pour l'armée qui poursuit sa mission d'éradication du terrorisme en égypte et en Syrie, pour ne citer que ces deux grands pays du panarabisme, la question est taboue. Au Koweït, les élections législatives ont fait la part belle à l'islamisme dont se sont accommodés tous les pouvoirs arabes pour barrer la route à toute perspective démocratique. Le rapport, qui dénonce les atteintes aux droits de l'homme et qui relève la condition infamante des femmes arabes, estime que cette politique de restriction des libertés dans le monde arabe est le fait d'“une alliance” entre des systèmes “coercitifs” et des “savants musulmans conservateurs”, ce qui a produit des interprétations servant les intérêts des gouvernements mais “hostiles” au développement humain. En clair, les dirigeants arabes ont boosté leurs populations à l'islamisme qui convient le mieux à leurs propres intérêts. Bien entendu, ils combattent les modèles qui s'y opposent. Heureusement que dans les pays arabes, des mouvements citoyens sont apparus et revendiquent les droits universels. Une étude internationale menée par World Values Survey révèle que savoir moderne et démocratie arrivent en tête des priorités des citoyens des pays arabes qui rejettent en force l'autoritarisme de leurs gouvernements. D. B.