La célébration de la fête de Yennayer,1er Jour de l'an berbère, coïncidant avec le 12 du mois de janvier de chaque année, a été marquée, cette fois-ci, par des festivités intenses organisées à travers les quatre coins de la Kabylie. En effet, la quasi-totalité des localités de la wilaya de Béjaïa, à l'instar des autres régions de la Kabylie, ont vécu ces derniers jours au rythme de diverses activités artistiques, culturelles et sportives dédiées à cette date historique dans le calendrier berbère. Ainsi, la crèche communale d'Akbou a abrité, jeudi dernier, une conférence-débat animée par Mme Hadjira Aït Mehdi, psychologue et cadre supérieur de l'Etat, autour de l'historique de Yennayer. Invitée par le bureau de l'UNPA et l'association féminine Tiziri d-wayur d'Akbou, Mme Aït Mehdi a longuement expliqué le sens et la portée historique et politique du vocable Yennayer. “L'histoire des Berbères remonte à plus de 10 000 années avant Jésus-Christ. Quant à Yennayer, il correspond à la date où le roi berbère Chachnaq 1er (Sheshonq) fut intronisé pharaon d'Egypte. C'est le même roi qui avait d'ailleurs, réussi à unifier l'Egypte pour ensuite envahir la Palestine. Il faut noter que c'est au temps de l'Egypte ancienne que sera fixé l'an zéro du calendrier berbère”, a rappelé la conférencière devant une assistance nombreuse composée essentiellement de femmes conviées pour la circonstance. Après avoir relaté l'histoire du calendrier berbère, la conseillère du ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine reviendra sur la fête de Yennayer qui “est célébrée aujourd'hui partout en Algérie, aussi bien dans les régions berbérophones qu'arabophones”, a-t-elle souligné. Sur l'ancrage de cette tradition dans la société kabyle, indiquera qu' “Amenzu n Yennayer (le premier jour de l'an berbère), est considéré comme un jour important chez nos ancêtres. On l'a toujours accueilli avec un repas copieux. On recourt à la viande de la bête immolée, notamment le poulet, pour agrémenter le couscous, ce plat traditionnel cher à la région. Alors que certains préfèrent plutôt de la viande séchée (acedluh). La recette de ce mets traditionnel se compose de plusieurs ingrédients, dont des légumes frais et secs. À cela viendront s'ajouter les crêpes (Thighrifine), les beignets (lesfendj ou lexfaf), etc. À noter que ce repas (imensi n'Yennayer) se consomme en famille, dans une ambiance conviviale”. Par ailleurs, dans la commune de Seddouk, l'association socioculturelle Tadukli du quartier Ighil H'mama a concocté un programme aussi riche que varié pour marquer l'événement. Outre l'exposition, la présentation de pièces théâtrales, un cross d'amitié, des jeux traditionnels (coucours), les organisateurs ont offert jeudi soir un couscous de solidarité à leurs invités venus des localités limitrophes. Pour sa part, l'association culturelle Tudert El-Mechta du village Colonel-Amirouche (ex-Riquet), dans la commune d'Akbou, a organisé, entre autres activités, un semi-marathon au sein du village, projection d'un nouveau film documentaire sur l'histoire des Imazighen, une conférence sur l'historique de Yennayer, animée par l'écrivain Younès Adli. La clôture de ces journées commémoratives a été marquée par l'organisation d'un dîner (imensi n'yennayer) suivi d'une soirée musicale avec la troupe traditionnelle “Idebalen”. À Ouzellaguen, c'est l'association culturelle Horizons qui, comme à l'accoutumée, a tenu à célébrer cette date historique, en organisant un cross, prévu aujourd'hui à Ighzer-Amokrane. Le chef-lieu communal a été, hier après-midi le théâtre d'un carnaval, où des défilés de manifestants ont sillonné les artères principales de la ville sous les yeux éblouis des spectateurs. K.O.