Dans un monde où l'évolution économique internationale est de plus en plus compétitive, complexe et erratique, les TIC peuvent être considérées comme la base du processus de globalisation. Organisé par le cabinet de consulting en stratégie Emergy et le quotidien Liberté, la cinquième édition du Forum d'Alger a été consacrée à la problématique des technologies de l'information. Intitulée “Les TIC, une arme décisive pour la compétitivité de l'économie algérienne dans un monde turbulent, de plus en plus incertain. Quels développements dans les infrastructures numériques ? Quels acteurs nationaux pour demain ?”, cette édition du Forum d'Alger a réuni un panel d'experts qui ont eu à s'exprimer sur cette problématique. Dans l'allocution d'ouverture lue par Malik Tebibel, chargé d'études et de synthèses au ministère, le ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a indiqué que “l'Algérie n'a pas de temps à perdre en matière de TIC”. Enumérant les réalisations de son secteur, le ministre a, néanmoins, affirmé qu'“il est clair que les TIC et Internet véhiculent des risques que l'Etat doit prendre en compte”. Cette prise en compte, selon lui, se matérialise par l'encadrement de la chose et la répression de la cybercriminalité. Qualifiant cette initiative prise par le cabinet Emergy et le quotidien Liberté d'excellente, le ministre a précisé que tous les citoyens auront accès aux TIC. “Ceci n'est pas un rêve, c'est une réalité”, a-t-il conclu. Plantant le décor, le Dr Mourad Preure a indiqué que le savoir est aujourd'hui la forme dominante de la création de richesses. Selon lui, dans un monde où l'évolution économique internationale est de plus en plus compétitive, complexe et erratique, les TIC peuvent être considérées comme la base du processus de globalisation, ajoutant que la production nationale n'a de sens que si elle s'inscrit dans le processus global. Partant de ce constat, il devient légitime de poser la question de savoir où en sommes-nous en Algérie ? Les différents intervenants au Forum d'Alger n'ont pas explicitement répondu à cette question. Les quelques chiffres donnés par Hatem Hocini, chargé d'études et de synthèses au ministère, relèvent cependant le retard enregistré. En termes d'abonnés, l'Algérie compte 1 000 000 d'abonnés ADSL. La contribution des TIC au PIB s'élève en 2009 à 4% alors qu'au Maroc, elle était de 12,5% et en Tunisie de 8%. On relèvera, également, que seuls 33% des entreprises sont connectées et la disponibilité des sites Web de ces entreprises ne dépasse pas les 13%. Plus globalement, les entreprises du secteur des TIC ne représentent que 3% de l'ensemble des entreprises. Selon M. Hocini, les pouvoirs publics tablent sur un programme de généralisation de l'usage des TIC dans la société. On reparle ainsi de l'opération Ousratic avec comme objectif de 6 millions de clients. Il est, également, question de l'accélération de l'usage des TIC dans les entreprises. Pour M. Chafik Chikh, chef de business Unit à Algérie Télécom, il y a obligation de mise à niveau des entreprises avec de nouveaux outils de gestion plus développés. Ce sont plus de 450 000 PME/PMI et 1 000 000 de commerçants qui sont concernés par cette mise à niveau. Intervenant lors de ce Forum d'Alger, M. Boussad Aouana, d'Algérie Poste, a expliqué que les indicateurs permettent d'évaluer l'économie numérique. Cela va du pourcentage de clients abonnés au téléphone (fixe et mobile), à Internet, d'entreprises connectées, le nombre d'entreprises dans le e-commerce et d'internautes acheteurs. Malheureusement, aucun chiffre n'a été donné pour réellement évaluer notre économie numérique. S.S.