L'aire du marché bihebdomadaire de la commune de Médéa est en passe de devenir un autre bidonville depuis que des familles venues des environs ont jeté leur dévolu sur l'endroit pour ériger des habitations précaires. C'est devenu un spectacle désolant de constater chaque semaine la progression du nombre de baraques au détriment de l'assiette du marché qui, du fait du phénomène, a diminué telle une peau de chagrin. En effet, il est déjà recensé plus d'une quarantaine d'habitations sommaires construites à base de matériaux de base, de morceaux de plastique et de tôles, de bâches et de roseaux. L'occupation de ces lieux est de plus en plus visible depuis que des familles ont implanté leur bidonville où les conditions de précarité sont extrêmes, en l'absence des commodités essentielles tels l'alimentation en eau potable, l'assainissement et l'électricité. La problématique des pouvoirs publics relative à la résorption de l'habitat précaire risque de s'intensifier encore plus eu égard à l'importance du phénomène relatif à l'augmentation du nombre de bidonvilles autour de certains quartiers à l'intérieur même du périmètre urbain, ayant pour conséquence une amplification de la concurrence sur les réseaux divers et les infrastructures socioéconomiques. Ce qui conduit aussi à se demander si les responsables locaux n'ont pas pris une posture laxiste tant le laisser-aller en matière d'agression de l'espace public a pris des proportions inquiétantes ces derniers temps. En effet, il ne se passe pas un jour sans qu'un trottoir, un espace vert ou un édifice public soit grignoté ou dépossédé de ses dépendances d'une manière ne serait-ce que partielle, illicitement. Cela est également illustré par la prolifération du commerce informel qui a grandement gangréné les rues et les venelles du centre-ville. Certains commerçants illicites ont poussé l'outrecuidance jusqu'à occuper la chaussée par l'érection de baraques, encombrant parfois les accès aux administrations et établissements publics. La trouvaille qui a fait du chemin depuis quelque temps est l'utilisation d'auvents adossés aux murs des cités et sous lesquelles des étals sont déployés. À la question soulevée sur cette situation d'atteinte à l'espace commun, un élu nous rétorquera que la période n'est pas favorable aux décisions radicales, à quelques semaines de la fin de son mandat. Maintenant que les choses se précisent pour certains responsables sachant qu'on est à seulement quelques encablures des élections, il ne reste plus qu'à constater impuissants le sort d'une ville livrée à l'insatiabilité des profiteurs et opportunistes de tout acabit qui utilisent toutes les combines leur permettant de s'emparer de tout ce qui appartient au domaine public. Prétextant de la concurrence déloyale du commerce informel, certains commerçants réguliers sont allés étendre leur espace commercial en empiétant sur le trottoir en construisant des plates-formes. Le gâchis continue! M. E.B.