Les constructions illicites dans la wilaya de Annaba sont un nouveau moyen d'enrichissement. Le barème pour définir les bénéficiaires du logement social est-il équitable? 19 points sont attribués pour un chômeur. Cela lui permet d'obtenir un logement social même s'il n'est pas en mesure de payer son loyer. Une mesure qui ne profite pas aux fonctionnaires percevant un salaire. Cette politique dans l'attribution des logements sociaux est à l'origine de plusieurs subterfuges des demandeurs. La plupart présentent de faux documents à l'image du certificat de résidence qui se vend à Annaba entre 40.000 et 60.000 DA. Quand à l'attestation de non-activité, elle est délivrée sur la base d'une déclaration au niveau des APC. Durant les années 1990, les occupants des habitations précaires, situées notamment à la Colonne Beni m'Hafeurs, la place d'Armes, Sidi Salem et autres anciens quartiers de la commune de Annaba, obtenaient, après une longue attente, un logement. Malgré les projets du gouvernement en matière de réalisation de logement social, les opportunistes venus de tous bords y ont trouvé un filon pénalisant ainsi les vrais demandeurs nécessiteux. Certains attendent depuis plus de 40 ans dans l'espoir de bénéficier un jour d'un toit. Il est à noter que les efforts des pouvoirs publics se focalisent, dans leur majorité, sur les cas des postulants occupant des constructions illicites. Des milliers de baraquements ont surgi sur le territoire de la wilaya de Annaba ces 5 dernières années. A Sid Harb, ils sont venus de différentes wilayas du pays dans le but de décrocher un logement social. Sidi Salem, pour sa part, ne comptait que 4000 habitants, aujourd'hui il avoisine les 7000 âmes et Djemaâ Hocine et Boukhadra, dans la daïra d'El Bouni, sont à forte concentration de constructions illicites. Pour rappel, les 50% des occupants de ces bidonvilles ont été relogés. Quelques bénéficiaires ont vendu et sont retournés sur les lieux demandant une deuxième et même une troisième fois un logement. Les autres ont été ramenés par des proches, eux-mêmes habitant des constructions illicites, afin de leur permettre de bénéficier du logement social. Une réalité qui n'est un secret pour personne, encore moins pour les services concernés, à savoir les APC et la police urbaine. Au moment où les constructions illicites prolifèrent chaque jour un peu plus, notamment au niveau de Oued Forcha, le Pont-Blanc, où les occupants des logements Beney El Asker, s'approprient les trottoirs et les espaces verts, les services de l'APC ferment les yeux et la police urbaine est indifférente. On a relevé pas moins de 500 constructions illicites rien que dans la commune de Annaba. Le plus grand nombre de cas est constaté à Sidi Salem, sur les décombres des anciennes constructions et dont les occupants ont été relogés il y a moins d'une année. Le même constat est pour le bidonville de Djemaa Hocine et Boukhadra. Certains ont détourné des parcelles à vocation agricole pour implanter leurs baraques. Le reste sur des assiettes foncières que les pouvoirs publics peinent à récupérer. Profitant de l'absence sur le terrain des services en charge de la lutte contre les constructions illicites, des baraquements ont essaimé ici et là. Le phénomène des constructions illicites dans la wilaya de Annaba n'est pas généré par les familles nombreuses ou celles vivant dans la précarité. c'est devenu un nouveau moyen d'enrichissement. Dans la wilaya de Annaba, les constructions illicites ne sont pas un phénomène résultant de la période coloniale ou encore de l'industrialisation des zones Nord qui a provoqué un exode effréné des populations rurales à la recherche de travail.