Le commerce informel se banalise de plus en plus dans la ville de Chaâbet El Ameur (Boumerdès). Les espaces publics sont squattés par des commerçants clandestins. Des baraques de tôle et d'autres objets de fortune ont été construites sur tous les trottoirs de la ville. L'on compte une vingtaine de « locaux » illicites construits dans les différents quartiers de la ville et qui continuent à pousser partout. L'artère principale du chef-lieu est quasi totalement squattée. Chaâbet tend à se bidonvilliser au grand dam de ses habitants soucieux du devenir de leur ville. Le marché des fruits et légumes, qui se tient tous les jours sur cette artère, devient encombrant, notamment les vendredis et jeudis, jours de marché bihebdomadaire. Les marchandises sont étalées à même la chaussée. L'anarchie s'installe du fait de l'absence des trottoirs dans cette partie de la ville. Les usagers et les automobilistes trouvent d'énormes difficultés pour se frayer un chemin. Au niveau des Quatre chemins, le squat des espaces publics est total. D'un côté le trottoir a été envahi par des commerçants qui ont fait des extensions illicites de leurs échoppes. De l'autre côté, plus de cinq baraques construites illégalement sont érigées sur le trottoir. La rue Belkacemi Mouloud, qui mène vers le lycée, n'est pas épargnée par ce phénomène. Les baraques, qui y sont construites, occupent une partie de l'arrêt des fourgons de transport de Matoussa. En outre, les stations de bus menant aux différents villages de la commune ne sont toujours pas aménagées. A la rue de la CNAS, des vendeurs d'articles vestimentaires ont accaparé tous les espaces pour y ériger leurs commerces. « Depuis que ces commerçants ont squatté cette rue, les automobilistes évitent d'y circuler », dira un habitant du quartier. Apostrophé, un commerçant se défend : « Nous n'avons pas où aller. Sans aucun diplôme, j'étais au chômage, mais maintenant, je gagne un peu d'argent, au moins de quoi subvenir à mes besoins et ceux de ma famille. » Ces problèmes enveniment de plus en plus une situation déjà désastreuse. « Nous sommes durement pénalisés par la dégradation du cadre de vie, la ville se bidonvillise et nos responsables n'ont rien fait pour améliorer la situation », nous dira un enseignant du lycée Ahmed Boukabous.