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Synthèse résumée du 5e forum d'Alger promouvoir les tic, un facteur-clé du développement
Publié dans Liberté le 18 - 01 - 2012

Le 5e Forum d'Alger est consacré au thème Les TIC : “Une arme décisive pour la compétitivité de l'économie algérienne dans un monde turbulent et de plus en plus incertain. Quels développements dans les infrastructures numériques ? Quels acteurs nationaux pour demain ?” Il s'agit d'un grand défi pour l'économie algérienne et une condition essentielle à son insertion réussie dans l'univers hautement compétitif de la mondialisation.
La présentation introductive du Dr Mourad Preure, président du cabinet Emergy, a planté le décor. Ce siècle nouveau marque l'émergence d'un nouveau système dominant de création de richesse : le savoir. Nous vivons une révolution de la connaissance, une diffusion accélérée et généralisée de la technologie avec un règne absolu de l'information et des réseaux de savoir. Il y a une révolution de l'information due à la convergence de l'informatique (avec une course effrénée entre le hardware et le software), des télécommunications et des médias. Les TIC peuvent être considérées comme étant à la base du processus de globalisation. La forte baisse du coût des communications et du transport ont rendu possible le marché global mais aussi la mondialisation des processus productifs. Les économies d'échelle agissent dans ces conditions sur les avantages comparatifs naturels. La production nationale n'a alors de sens que si elle s'inscrit dans le processus global. La sanction ultime du marché consacre en fait l'adéquation des logiques productives nationales au système mondial.
La mondialisation est nourrie par les stratégies transnationales des firmes et l'internationalisation de leurs processus productifs, leur gestion au niveau global, processus à travers lequel elles définissent des règles transnationales. La mondialisation des processus productifs est rendue possible par les TIC. La localisation dans différents pays des activités d'une firme ne lui interdit pas leur coordination et leur direction échappant souvent aux régulations nationales. La logique de réseau s'oppose en effet à la logique de territoire, mais sans qu'on puisse jamais tenir pour définitive et absolue cette opposition. Les firmes sont donc au cœur de ce processus, elles tendent à prendre l'ascendant sur les Etats, limités dans leur pouvoir de régulation aux espaces nationaux. Elles ont une stratégie planétaire sur la base de laquelle elles localisent leurs activités, profitant des avantages comparatifs des différents pays. Elles organisent leurs processus productifs en réseaux ; le centre, ordonnateur du développement, étant situé dans leur pays d'origine. Elles se dotent de la taille nécessaire, notamment par croissance externe, pour générer les synergies mais aussi se mettre en situation de monter des alliances pour établir l'avantage concurrentiel.
L'Etat national est débordé par la mondialisation des flux financiers, la tertiairisation de l'économie, l'expansion des TIC, l'instantanéité de l'information et l'internationalisation des processus productifs. Les réseaux tendent à supplanter les Etats, une nouvelle figure de firme apparaît, la firme globale. De fait, si la logique de l'Etat-nation ne semble pas avoir pour autant disparu, elle apparaît aujourd'hui sous une forme qualitativement différente. La puissance des Etats s'établit désormais sur la puissance des firmes, dans le cadre bien compris des interdépendances mondiales. Ce sont elles qui organisent le processus de création de richesse au cœur duquel se trouve le savoir. Les firmes tendent de plus en plus à être l'acteur cardinal du jeu économique planétaire. C'est désormais le pouvoir innovant des économies nationales qui surdétermine tous leurs autres avantages comparatifs. Il réside dans le système de formation et le potentiel scientifique et technologique, la qualité et les performances de leurs réseaux numériques. Par le fait du progrès scientifique et technique et du jeu d'acteurs de plus en plus chaotique, il y a de plus en plus de ruptures, des accélérations brutales et bifurcations ; il y a une plus forte imprévisibilité.
La mondialisation conduit ainsi, selon le Dr Preure, à un accroissement de la complexité et de l'interdépendance. Elle s'accompagne d'une accélération du changement et une difficulté à gérer la complexité. Les concurrents vont toujours plus vite, les fenêtres d'opportunités se ferment plus rapidement. Cela impose toujours plus de réactivité pour les entreprises qui devront devenir des entreprises apprenantes pour être à même de comprendre la complexité. L'avantage concurrentiel des nations ne peut plus être fondé sur la main-d'œuvre ou les matières premières mais sur l'innovation. Or l'innovation tend de plus en plus à déborder le cadre national, à s'inscrire dans le mouvement d'universalité des connaissances et des capitaux.
Dans ce contexte, la souveraineté, la puissance devient ainsi une position dynamique conquise et reconquise chaque jour par la performance, par la quête de l'excellence. Au cœur de ce formidable mouvement se trouve le savoir. Il n'est plus possible de dresser des murs à l'abri desquels ont espèrerait puérilement établir sa puissance et protéger son indépendance. Il faut rechercher une insertion active dont la firme sera le vecteur par excellence. La question de la compétitivité de l'économie algérienne, au cœur du débat lors de ce forum, est ainsi intimement liée à la maitrise des TIC et des réseaux numériques de façon générale. Les universités et centres de recherche nationaux sont la base d'une action systématique dans ce domaine, à cette condition les acteurs étatiques et institutionnels peuvent jouer un rôle moteur dans la dynamique d'insertion active que notre pays doit engager pour garder en main son destin et tirer avantage des dynamiques en cours dans l'économie mondiale. En ce sens, l'Etat doit soutenir les firmes nationales et les orienter dans leur mouvement pour devenir des entreprises du savoir. La puissance d'une firme tient donc de plus en plus de la qualité de ses articulations avec les producteurs de savoir. La firme tend à se redéployer comme un système d'attraction des innovations extérieures tout en fondant ses cadres opérationnels dans un processus innovant. L'entreprise doit gérer le savoir mais surtout le processus de renouvellement du savoir. Elle doit s'organiser autour du savoir, et l'Etat doit l'orienter, la stimuler, l'encourager pour cela. Pour les firmes nationales, s'adapter au changement c'est se rendre capable d'imaginer le futur, pour le construire, c'est se préparer à entrer dans le futur de façon très systématique. Il faut porter l'imagination au pouvoir dans les entreprises pour conquérir le futur. Il faut régénérer sans cesse le réservoir d'intelligence de l'entreprise. Il faut créer des avantages concurrentiels pour demain, c'est à dire tenter toujours d'orienter le changement en faveur de la firme. Il y a une lutte d'influence pour façonner les marchés de demain. Il faut développer la sensibilité aux discontinuités pour les comprendre, ensuite les gérer.
Comment notre pays se situe-t-il dans ces mutations lourdes ? Comment traite-t-il ces challenges ? Les différents cadres du secteur des TIC ont tenté, avec des exposés très documentés, d'apporter quelques réponses. Les participants au forum ont fait part de leurs avis et suggestions. Le message de monsieur le ministre des Postes et Technologies de l'information insiste sur l'urgence d'une action résolue pour promouvoir les TIC en Algérie qu'il qualifie de facteur clé de réussite pour le développement économique national. Les objectifs énoncés sont significatifs d'une grande ambition : amélioration de la qualité des communications, notamment par la couverture quasi totale du territoire national, mise à disposition du haut débit au plus grand nombre à un prix raisonnable ; accès à un moindre coût à l'information, facilité par les TIC, pour tous les citoyens, et généralisation de leur utilisation pour nos écoles, nos universités, nos hôpitaux, nos administrations avec comme ambition l'amélioration de leur performance. De manière adjacente, il est attendu aussi une amélioration par ce fait du fonctionnement de l'Etat et son rapprochement du citoyen ainsi que l'encouragement de la compétitivité des entreprises par l'intégration des TIC dans leurs logiques opérationnelles et managériales, par le commerce en ligne notamment aussi. Tout ceci converge pour construire une société de l'information et porter notre pays au niveau des challenges qui lui sont posés par la mondialisation. Le projet “e-algérie” se situe dans cette perspective. Les pôles de compétitivité, exposés par madame Bedjaoui-Chaouche, sont un vecteur important de développement des TIC. Le parc technologique de Sidi Abdallah sera ainsi dupliqué dans l'ensemble du territoire.
Monsieur Hocini a montré une corrélation forte entre développement des TIC et croissance économique. L'impact du haut débit sur les entreprises apparait un facteur clé de réussite et un levier de compétitivité. C'est aussi un effet de levier pour l'innovation autant pour les entreprises que pour les communautés pour lesquelles cela signifie aussi opportunités économiques et mise en réseau. À ce sujet, l'Internet mobile tend à jouer un rôle moteur. Il a été relevé un impact particulier dans les zones rurales : accès à la formation, à l'emploi, à de nouveaux marchés et services. Internet encourage aussi l'exportation. Les orateurs ont mis en exergue la place et le rôle des services dans la création de richesses, en fait la réalité de la Nouvelle économie et de la tertiarisation de la croissance économique mondiale, la place croissante dans ce cadre des services informatiques et les grands enjeux pour notre pays. L'impact sur l'emploi est réel. En Inde : 2 millions d'emplois directs dans les services IT/ITES. Salaires: 50 à 100% plus élevés que la moyenne. Un emploi direct dans les TIC crée 3 à 4 emplois indirects (emplois induits par des dépenses élevées dans les marchandises, la nourriture, les loisirs, la santé…). Notre pays doit faire de grands efforts pour se porter à ces standards car les TIC ne représentent aujourd'hui que 4% du PIB. Monsieur Hannache du ministère de l'Industrie et de la PME a insisté sur le fait que les TIC sont le moteur de la compétitivité. Mais pour qu'elles puissent pleinement jouer ce rôle de levier, notamment comme catalyseur de l'innovation, les TIC doivent voir leur utilisation généralisée aux administrations, écoles et universités ainsi qu'aux entreprises. Elles sont aussi un catalyseur de l'innovation. Il indique qu'un point d'appui est nécessaire pour permettre à l'Algérie de développer l'innovation en actionnant le “levier numérique”. Pour M. Benleulmi, l'Algérie a un besoin important de talents qui soient aptes à spécifier, co-créer et déployer des systèmes d'information et des solutions basées sur les TIC et tirer profit des avantages inhérents à ces solutions. M. Aouana d'Algérie Poste a présenté, pour sa part, les grandes ambitions de cette institution dans le cadre du projet “e-algérie”.
Le débat a été très animé. Mustapha Mekidèche l'a lancé en donnant son avis sur le projet “e-Algérie”, regrettant que le projet date le champ en 2013 alors que les objectifs ne peuvent être atteints en 2013. Il a aussi noté l'absence du secteur privé dans la démarche, le seul acteur mis en œuvre est l'Etat. Il a recommandé, appuyé en cela par de nombreux intervenants, que l'entreprise privée y soit engagée. Le secteur des télécom est un secteur transfrontalier et internationalisé. Impossible de ne pas impliquer l'entreprise algérienne en général dans ce projet qui est, par essence, un projet structurant. On peut aussi ajouter que l'entrée de l'Algérie dans la Nouvelle économie doit signifier non seulement la mise à disposition des acteurs nationaux des moyens et technologies liées aux TIC mais surtout la constitution d'une expérience algérienne en la matière. Nous devons donner aux entreprises algériennes existantes, aux porteurs de projets, aux innovateurs, l'occasion de se porter aux standards internationaux d'excellence et de compétence dans l'économie numérique. En même temps, nous devons décupler les moyens de nos entreprises en encourageant la e-transformation des PME nationales qui doivent imprégner leurs logiques opérationnelles et managériales, l'ensemble de leurs processus, des ressources des TIC. Nombre d'orateurs ont pressé la Poste de moderniser son fonctionnement et se porter au niveau de ce que font les meilleurs dans le monde. Les débatteurs ont manifesté un niveau d'exigence et signalé une grande ambition pour notre pays dans ces domaines. On a notamment évoqué avec insistance l'utilisation d'Internet dans les écoles. Il a été signalé par monsieur Chikh que 11 000 établissements scolaires sur 25 000 sont dotés d'Internet. Les débatteurs ont pressé les pouvoirs publics de généraliser l'utilisation de cet outil dans le système d'enseignement national. Un débat a été lancé sur l'origine du retard en matière de TIC. Certains ont évoqué la décennie de grave instabilité connue par notre pays les années 90 alors que le monde se mettait à l'économie numérique. D'autres ont marqué le retard au début de la décennie 80 alors que le développement industriel avait connu un coup d'arrêt. Tous ont convenu que notre pays recèle les moyens pour rattraper son retard et se porter au niveau des leaders. Enfin la question du débit d'internet est revenue comme un leitmotiv. De nombreux orateurs ont souhaité qu'elle figure parmi les priorités de l'Etat. Les responsables présents ont donné de nombreux détails confirmant l'engagement des pouvoirs publics à relever ce défi. Nous remercions monsieur Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information, pour son soutien et ses encouragements, son engagement pour la réussite de ce 5e Forum d'Alger. Nous remercions tous ces responsables qui ont présenté souvent avec une grande passion, avec compétence, toutes les facettes d'un projet assurément multidimensionnel et structurant et qui requiert en effet beaucoup de passion. Nous remercions les sponsors du Forum, les sociétés du secteur des Postes et Technologies de l'information.
le service analyse et synthèse du cabinet Emergy 17 janvier 2012


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