Mais à côté des opportunités citées dans la précédente contribution, il y a les menaces : (i) le changement climatique et ses conséquences sur l'environnement et la qualité de vie des habitants de toute la planète : riches et pauvres ; (ii) la pénurie annoncée des ressources non renouvelables d'énergie ; (iii) la pénurie annoncée de l'eau ; (iv) les transformations démographiques différenciées dans le nord et le sud de la planète. Nous pouvons avancer que l'économie mondiale sera de plus en plus, caractérisée par : - la très forte perméabilité physique et technologique des frontières nationales ; - la globalisation de la production, du commerce et de la finance ; - la quasi disparition du “made in”. Il deviendra impertinent de parler de produits américains, japonais, coréens… lorsqu'il y aura une externalisation poussée (sous-traitance) des activités productives à différents offreurs ; - le passage de la production de masse vers la production flexible pour répondre à des marchés segmentés et très volatiles et l'innovation technologique. Il faut bien considérer qu'il s'agit de changements significatifs. On y fait référence avec des expressions différentes : “l'âge de l'information”, “l'âge d'Internet”, “l'âge de l'innovation”, “l'âge de l'absence de raison”, “la société post-industrielle”, “l'âge post-moderne”, “la globalisation”… Mais le message est le même : “Ce qui a marché dans le passé ne marchera pas à l'avenir” ! Aujourd'hui, la puissance d'une nation se mesure par sa capacité d'innovation et la qualité de son système éducatif. Les facteurs de compétitivité concernent essentiellement, trois facteurs : - les infrastructures publiques ; - le capital humain, en particulier, la part de la population ayant reçu une éducation supérieure ; - la part des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le PIB, tant en production, qu'en consommation… elle est très corrélée au niveau d'éducation et à l'investissement en recherche et développement (R&D). Or, l'Algérie a un faible taux de scolarisation dans le secondaire et dans le supérieur, en comparaison avec des pays comme le Chili ou la Corée du Sud. Et ceci, au moment où la globalisation de la production, du commerce et de la finance appelle à des taux de scolarisation très élevés et un enseignement de qualité particulièrement dans les filières techniques. Or, l'économie algérienne a fonctionné et continue de fonctionner comme une économie basée sur l'avantage comparatif, à savoir l'exploitation d'une ressource naturelle non renouvelable : les hydrocarbures. De plus, l'Algérie vit présentement une aisance financière jamais égalée auparavant, avec : - un niveau de réserves en devises qui atteindra les 200 milliards US $ face à une dette extérieure presque nulle ; - un fort excédent budgétaire ; - un taux d'épargne de plus de 50% du PIB ; - un taux de thésaurisation de plus de 20% du PIB ; - une surliquidité au niveau du système bancaire. Autrement dit, des moyens importants pour financer des programmes d'investissement ambitieux, face à une vulnérabilité économique excessive. À jeudi prochain pour la suite de notre analyse. Entre-temps débattons sur les meilleurs moyens d'avancer vers un avenir de progrès et de prospérité pour tous les Algériens. À la tentation du pessimisme, opposons la nécessité de l'optimisme ! A. B.