Tariq (on orthographie également Tarik) est un prénom bien connu en Algérie. Il vient de l'arabe t'arîq et signifie “qui vient de nuit, qui assaille”, également t'ariq “astre nocturne”, du verbe t'araqa “venir de nuit chez quelqu'un, assaillir quelqu'un pendant la nuit, faire une sortie, une incursion dans la nuit''. C'est donc un prénom qui met en relief la bravoure et la témérité qui cadre si bien avec un héros de l'histoire maghrébine, Tariq Ibn Ziyyâd. T'arîq était l'affranchi du général omeyyade Musâ ibn Nusayr qui, après avoir conquis le Maroc, lui confia le commandement Tanger. En 710, Musâ chargea son lieutenant Abû Zurâ' T'arîf de faire un premier raid de reconnaissance en Espagne. Jugeant la conquête possible, il en confia, l'année suivante, la mission à T'ariq. L'armée de T'arîq ne comprenait que sept mille hommes, des Berbères en majorité, récemment convertis mais qui avaient le zèle des néophytes et qui voulaient accomplir un grand exploit. Une fois dans le continent, T'arîq cantonna prudemment ses troupes dans la montagne qui devait porter son nom : Djabal T'arîq, devenu par corruption Gibraltar, puis il demanda des renforts à Musâ qui lui envoya cinq mille hommes. Le 19 juillet 711, une grande bataille s'engagea, entre Algésiras et Cadix, sur les rives du Rio Barbate. Les Wisigoths, menés par Rodrigue, étaient plus nombreux, mais les musulmans parvinrent à les vaincre. Les jours suivants, T'arîq s'empara de Cordoue et de Tolède et bientôt, une grande partie de la péninsule Ibérique tomba entre ses mains. Il enleva un butin considérable, dont la fameuse table d'émeraude qui se trouvait dans l'autel de la grande église de Tolède. T'arîq lui enleva un pied et le cacha pour le produire, au cas où on lui contesterait sa victoire. En effet, Musâ ibn Nuçayr, jaloux des succès de T'arîq, se rendit en Espagne et furieux, il le souffleta. Par la suite, les deux hommes sont convoqués à Damas, siège du califat. A Musâ présenta au calife le riche butin enlevé en Espagne, ainsi que la fameuse table d'émeraude, en se vantant de l'avoir enlevée. Excédé, T'arîq présenta le pied manquent de la table, en disant que c'était pour prévenir la réaction de Musâ qu'il l'avait enlevé et caché. Al Walîd reconnut alors la véracité de T'arîq et Musâ tomba en disgrâce. M.A. H (prénoms à expliquer à : [email protected])