Les 20 ans de Liberté coïncident avec le 50e anniversaire de l'Indépendance, et pour ce double événement, nous programmons une série de manifestations qui se dérouleront au fur et à mesure du balancier du temps. Le compte à rebours a commencé avec l'affiche géante de notre caricaturiste qui habille depuis le début de l'année la façade du siège du journal. Cette femme symbole de la vraie Algérie avec son haïk, brandissant le drapeau national. À partir d'aujourd'hui, profitant du mercato, Dilem s'en va pour le grand club français Le Monde et en échange, Liberté reçoit Plantu. Echange symbolique entre deux grands journaux des deux rives de la Méditerranée. Dilem, qui active chaque semaine dans l'émission “Kiosque” de TV5Monde, qui sera réalisée à partir d'Alger cette semaine, s'imposera chaque jour à la première page du quotidien de Hubert-Beuve Méry pour qui un journaliste, c'est avant tout “le contact et la distance”. Plantu, arrivé hier, a visité le journal, assisté à la réunion de rédaction, pris la température printanière pour un mois de janvier. Il a déjà affûté ses crayons et sa souris mascotte, et immédiatement introduit une demande de visa long séjour. Cet échange unique dans les annales de la presse permettra à ces deux géants de la caricature de presse, membres de Cartooning for Peace, créé sous l'égide de l'ONU, de croquer avec modération la société de l'autre rive de la Méditerranée, lac de paix. Partie nord contre partie sud. Il n'y a pas d'enjeu. Il n'y a pas de rivalité. Simplement un regard croisé sur nos sociétés, d'autant que les sujets ne manquent pas, tant à Alger qu'à Paris : 50e anniversaire, période préélectorale dans les deux pays, législatives ici, présidentielle là-bas. Et puis cette grande relation en yoyo qui n'aboutit à rien, sinon aux mêmes discours que les responsables se distribuent. Dilem au Monde, Plantu à Liberté, c'est peut-être cette passerelle à laquelle personne n'a pensé. Espérons qu'il y en aura d'autres pour que le mur des mésententes tombe et que les malentendus soient assumés, au grand bénéfice des deux peuples. Cinquante ans après, il est peut-être temps. O. A. [email protected]