S'il y'a une région qui a, le plus souffert, des affres du terrorisme durant la décennie noire, c'est bel et bien la commune de Boumia, en particulier les zones montagneuses. Les citoyens ont quitté par centaines les dechras et douars, en abandonnant terres, maisons et bétail. Mais si leur retour est amorcé depuis quelques années déjà, il n'empêche qu'ils sont très nombreux à hésiter encore, sachant que, selon des chiffres de 2008, le nombre des résidants dans la commune était de 964 habitants, alors qu'aujourd'hui, il avoisine les 2000. Selon les responsables locaux, ce chiffre reste provisoire car les conditions pour le retour sont favorables et un retour massif est attendu. Le président de l'APC de Boumia, M. Ben Ahmed parle de conditions propices, que la commune est en train de préparer, pour que la vie reprenne le plus normalement du monde aussi bien au chef-lieu que dans les zones rurales. “Nous sommes sur un projet très ambitieux, à savoir la réalisation de 150 logements ruraux groupés au centre de la commune et vu l'engouement que connaît cette formule nous n'allons pas en rester là, car notre objectif principal reste la sédentarisation des habitants. Concernant l'agriculture, le secteur le plus actif dans notre commune, des aides sont accordées aux agriculteurs dans les zones rurales, sachant que les besoins divergent ( bassins, forage, électrification). Je ne vous cache pas qu'en matière d'énergie électrique, nous avons un petit déficit. S'ajoute un autre facteur que je considère négatif, il s'agit d'un manque de cohésion entre fellahs. L'absence de cet esprit de travail d'équipe et de partage, fait que 3 forages de 100 litres secondes sont à l'arrêt, en attendant de trouver une solution d'exploitation”, explique notre interlocuteur. En effet, le secteur de l'agriculture est porteur de richesses, en particulier l'oléiculture. Des investisseurs privés ont mis la main à la poche, comme c'est le cas pour un moulin à huile industriel (Fatima) dont le propriétaire (Benchedi), prend en charge la production d'olives de toute la région et des villes limitrophes. Il se dit même prêt à un élargissement et une diversification de son activité, pour peu que certaines entraves soient levées. Sur un autre registre, il y a quatre petites agglomérations rattachées à la commune de Boumia et qui n'ont jamais bénéficié de l'électrification rurale. Selon le responsable du secteur, elles ont été enregistrées dans le plan quinquennal (2010/ 2014), l'étude a été faite, reste la réalisation et l'alimentation, que les habitants de ces zones éparses attendant depuis des années. Mais c'est le secteur de l'Education qui a le plus souffert dans cette région durant la décennie noire où on a assisté au départ massif des élèves vers le chef- lieu de daïra d'El Madher, à une dizaine de kilomètres ou encore au chef-lieu de wilaya Batna, à plus de 30 kilomètres. Des six écoles ouvertes, il n'en reste plus qu'une seule, qui se trouve dans le chef-lieu de la commune de Boumia. Les mêmes agglomérations éloignées ne bénéficient pas de l'alimentation en eau potable, ni de routes, à l'exemple de la mechta Merzkane, dont les habitants souffrent de ce manque et depuis des années. Les responsables de Boumia espèrent une meilleure prise en charge de leur commune, située à quelques encablures du tombeau numide Imadghassen, un monument unique qui peut constituer une attraction touristique et une manne de revenus consistante. Pour le moment, rien ou presque rien n'a été fait dans ce sens et on peut signaler à titre d'exemple que sur la route nationale Batna-Constantine, aucune signalisation n'indique la présence du vestige numide. R H