L'Etat pourrait ne pas se limiter aux 51%. L'option de l'acquisition totale de Djezzy est à nouveau remise sur la table des discussions entre le gouvernement algérien et le groupe Vimpelcom. C'est ce qui ressort des déclarations faites hier par le ministre des Finances, Karim Djoudi, sur les ondes de la Radio nationale. La cession “va porter sur au moins 51% du capital d'OTA ou peut-être plus”, a-t-il affirmé, laissant entendre que l'acquisition de la totalité de Djezzy, n'est pas à écarter. Ce qui serait un nouveau rebondissement dans la gestion de l'ancienne filiale d'Orascom Telecom Holding qui n'a pas été associée à la signature du mémorandum d'entente du 8 janvier dernier et qui est détenue aujourd'hui à hauteur de 51,7% par Vimpelcom qui, à son tour, détient 96,81% d'OTA. Le ministre des Finances semble avouer à demi-mots que la négociation prendrait du temps et risque d'être difficile. En évoquant des “entraves” qu'il a évité de nommer, Karim Djoudi a annoncé que “l'Algérie et le groupe russe Vimpelcom pourraient conclure l'accord de rachat d'Orascom Telecom Algérie (OTA) avant la fin du 1er trimestre 2012”. Et d'ajouter : “Actuellement, nous sommes dans la phase évaluation (de la valeur d'OTA) qui sera suivie par la signature de l'accord de rachat puis par la conclusion du pacte d'actionnaires.” “Si le processus des négociations se déroulait sans entraves, la conclusion de ces accords interviendrait avant la fin du 1er trimestre 2012”, a-t-il dit. Il faut savoir que Vimpelcom a accepté de céder la majorité du capital de Djezzy sous réserve d'un prix “acceptable” qu'il avait fixé à 7,8 milliards de dollars. Une proposition que l'Algérie avait déclinée. Karim Djoudi a également annoncé qu'une entreprise nationale publique qu'il n'a pas citée, allait entrer dans le capital de Djezzy, sans pour autant préciser si elle allait être le seul acquéreur algérien ou un simple associé à côté de l'Etat algérien dans Djezzy. Le grand argentier du pays, dont le département mène au nom de l'Etat algérien les négociations pour cette acquisition, a aussi indiqué que cette entreprise nationale publique “va aussi gérer le capital” pour la partie algérienne, sans préciser si elle allait assurer la gestion du premier fleuron de la téléphonie mobile algérien. “L'abstention du ministre à fournir plus de détails est due au fait que les deux parties algérienne et russe sont tenues par une obligation de réserve, imposée par l'accord de confidentialité, signé fin décembre entre le ministère des Finances et le groupe russe”, a-t-il souligné. Un aspect qui pourrait néanmoins rassurer Vimpelcom dans le cas où l'Algérie détiendrait la quasi-majorité du capital. Même minoritaire, Vimpelcom peut assurer la gestion de l'entreprise, en vertu des lois algériennes en vigueur qui accordent à l'investisseur étranger, dans le cadre d'un partenariat, le droit d'assurer le management de l'entreprise. C'est également l'un des points sur lesquels les deux parties se sont entendues en signant le mémorandum d'entente où il est clairement dit qu'“il est envisagé que la gouvernance et le contrôle de gestion d'OTA serait structurée de manière à permettre OTH et, par conséquent Vimpelcom, de continuer à consolider OTA en vertu des normes internationales d'information financière”. Vimpelcom est considéré comme l'un des plus importants groupes de Telecom au monde offrant une large gamme de téléphonie sans fil, fixes et services à large bande en Russie, Ukraine, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Arménie, Géorgie, Kirghizistan, Vietnam, Cambodge, Laos, Algérie, Bangladesh, Pakistan, Burundi, Zimbabwe, République centrafricaine, Italie et Canada. Vimpelcom qui a une couverture globale de 864 millions de personnes, fournit des services sous différentes filiales à savoir Beeline, Kyivstar, Djuice, Vent, Infostrada, Mobilink, Léon, Banglalink, Telecel, et Djezzy. Vimpelcom est coté à la Bourse de New York sous le symbole (VIP). S T