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Quatre questions à M. Brahiti Ammouri, Directeur général de la PME au Ministère de l'industrie “NOUS AVONS SURTOUT BESOIN D'INDUSTRIES DE TRANSFORMATION”
Représentant officiel de l'Algérie à la rencontre de Marrakech, il a livré le point de vue des pouvoirs publics sur l'entrepreneuriat. Dans cet entretien, il expose les actions du ministère de l'Industrie en matière de création d'entreprise et de soutien aux start-up innovantes. Liberté : Quelle est l'importance de l'événement ? Brahiti Ammouri : Il faut noter qu'il y a eu la rencontre d'Alger, qui a permis de consolider une bonne démarche pour ancrer la culture entrepreneuriale et la création de start-up innovantes. Cette initiative est venue après le discours du président américain au Caire. L'objectif est de favoriser la culture entrepreneuriale dans les pays du Maghreb qui, du point de vue des organisateurs, permettra une intégration économique régionale. Concernant l'Algérie, nous avons pris des initiatives de ce type avec les moyens propres du pays. Nous avons pris l'initiative d'organiser le carrefour des jeunes entrepreneurs qui s'est déroulé à Oran. En termes de résultats, il y a eu plus de 14 000 visiteurs et l'identification de 52 projets innovants, principalement dans l'économie verte (recyclage des déchets…). Ces jeunes porteurs de projets s'inscrivent dans une dynamique d'avenir. Ces 52 porteurs de projets bénéficient d'un coaching et de formations spécifiques appropriées pour finaliser leurs projets. Ils bénéficient de l'appui de notre partenaire allemand dans le cadre du programme algéro-allemand DEVD. L'initiative Napeo nous interpelle. Est-ce qu'elle tient compte des effets pervers de la mondialisation, au regard du déséquilibre des termes de l'échange entre pays développés, pays émergents et les pays de la rive sud de la Méditerranée ? Une seconde interrogation : Napeo vise effectivement la création de start-up innovantes dans les TIC et les services. Les pays africains ont surtout besoin d'industries de transformation pour inverser la tendance, à savoir la hausse importante des importations. Le gouvernement algérien appuie-t-il l'initiative Napeo ? Le ministre de l'Industrie, lors de la première édition, a reçu en audience les organisateurs, à savoir Napeo Algérie. Il a participé à la présentation de Napeo. Nous encourageons toutes les initiatives qui cherchent à ancrer la culture entrepreneuriale dans le pays. Une culture entrepreneuriale qui tient compte cependant des particularités locales. Si le Napeo permet de tisser des passerelles avec la diaspora installée aux états-Unis, c'est tant mieux, d'autant qu'elle favorise le transfert de savoir-faire, comme l'Algerian Start Up Initiative. Il faudra consolider ces liens pour que l'Algérie puisse tirer profit des success stories et donc pérenniser les start-up innovantes, c'est le défi. Il faut créer, pérenniser et développer toutes ces start-up. Quel est l'état des lieux des start-up ? à fin 2010, on a enregistré 619 000 PME dont 97% sont de très petites entreprises TPE. On retrouve à l'intérieur de cette population des entreprises, dans la catégorie des services, l'émergence de start-up innovantes. Le ministère de l'Industrie accompagne-t-il suffisamment la création d'entreprises en Algérie ? En plus des 250 mesures prises par le gouvernement pour soutenir l'investissement et la création d'entreprises depuis 2008, nous avons créé, au niveau de chaque wilaya, un centre de facilitation et une pépinière d'entreprises. Le centre de facilitation est une structure d'animation locale qui va accompagner les jeunes porteurs de projets, notamment pour finaliser les business plan avec des conditions optimales pour mener à leur terme les projets. La pépinière d'entreprises sert à épauler le porteur de projet pour l'aider à développer le projet dès les premiers mois, la première année de son existence. Le délai d'hébergement est de deux ans. Nous avons déjà réalisé 25 structures d'incubation de jeunes entreprises. On reconnaît qu'en Algérie, il y a déficit de PME/1000 habitants. Nous avons un taux de 15 PME/1000 habitants, alors qu'il faut au moins 50 à 60 PME/1000 habitants. Nous avons un objectif de créer 200 000 PME durant le plan quinquennal 2010-2014 en espérant arriver à un taux de 30 PME/1000 habitants. On constate qu'il y a très peu d'initiatives du secteur privé dans le domaine de la PME. Aussi faut-il encourager le partenariat public/privé. L'expérience cependant de Casbah Business Angel (CBA) en termes d'apports de financements à des porteurs de projets pourrait permettre d'atteindre la vitesse de croisière en matière de création de start-up. CBA est appelé en ce sens à un effort supplémentaire pour activer rapidement un fonds au profit des start-up innovantes. K. R.