“la ville est devenue un grand douar et qu'elle n'a pas bénéficié d'un projet sectoriel en matière d'aménagement urbain depuis plus de deux décennies.” La ville d'El-Abadia, située à l'extrême nord-ouest, anciennement très connue sous le nom de Carnot (le célèbre physicien français), promue au rang de daïra de la wilaya, est malheureusement devenue un grand douar suite à l'état de ses artères principales qui laissent à désirer. La vile croule sous le poids des ordures qui ont complètement envahi les quartiers périphériques de l'oued Boukali, notamment la cité connue sous le nom K. Dans ce registre, la rue jouxtant le souk en direction de Tacheta est devenue presque impraticable de par ses 36 000 nids-de-poule, l'insalubrité règne en maître, conjuguée aux odeurs nauséabondes qui se dégagent au quotidien. Il faut savoir que les écoliers et les collégiens trouvent énormément de difficultés pour contourner les flaques d'eau et des tas de détritus laissés par les commerçants des fruits et légumes. Pour un visiteur étranger, il s'agit tout simplement d'une ville sans maître. Contacté par nos soins, un représentant de la société civile précise que “la ville de Carnot était pendant les années 70/80 connue sous le nom de la ville de la Margueritte et des Roses, fameuse par l'horloge géante entourée par des lauriers roses qui, malheureusement n'a pas résisté au séisme d'El-Asnam1980. Elle s'est métamorphosée en favelas, notamment à haï Zitoun dépourvu de toutes commodités”. Et d'ajouter avec regret, “la ville est devenue orpheline de ses cadres qui n'ont rien fait pour sortir la localité de sa léthargie. Idem pour les sénateurs de la région qui n'ont même pas essayé faire quelque chose”. “La population est devenue une marionnette pour les élections locales et parlementaires”, martèle-t-il. Dans ce cadre, un élu a affirmé que “la ville est devenue un grand douar et qu'elle n'a pas bénéficié d'un projet sectoriel en matière d'aménagement urbain depuis plus de deux décennies”. “L'environnement ne fait pas partie des préoccupations des responsables hormis les quelques rares associations qui se soucient de sa dégradation”, ajoute la même source. Un commerçant notoire de la ville a également souligné que “les élus et l'administration ont l'esprit ailleurs. Des terrains situés en plein centre-ville dont l'un était destiné à la réalisation d'une caserne à quelques mètres du siège de l'APC est devenue un dépotoir des sachets noirs, une véritable agression sur l'environnement”. Pourtant, la localité d'El-Abadia est une région à vocation agricole par excellence, riche et a bénéficiée des sommes colossales de la part de l'Etat pour le développement du périmètre irrigué El-Abadia-El-Amra à partir du barrage M'hamed-Bentaïba, chose qui pourrait inciter les fellahs à améliorer le cadre de vie des riverains. Contacté par nos soins, le maire, M. Becetti, a affirmé que “l'APC n'a pas des moyens consistants pour aménager le tissu urbain puisque la localité survit grâce aux subventions de l'Etat , toutefois, les services de la DUC lanceraient une opération d'envergure d'ici le mois de février prochain pour redorer le blason de la ville”, chose qui a été confirmée par le premier responsable de la direction de l'urbanisme. B. B