Finalement, la chambre d'accusation près le tribunal d'Alger n'a pas accédé à la demande du collectif des avocats de Mohamed Benchicou concernant la levée de la mise sous contrôle judiciaire de leur client. Ce n'est qu'hier qu'elle a rendu son verdict : rejet de la requête de la défense. Ainsi, la cour de cassation confirme la décision du juge d'instruction de mettre sous contrôle judiciaire Benchicou, malgré les nouvelles pièces présentées par la défense. Les avocats de la défense ont soutenu, dimanche, dans leur plaidoirie, que “la mise sous contrôle judiciaire ne s'impose plus, pour différentes raisons”. Pour eux, cette mesure prise à l'encontre de Benchicou a un caractère éminemment politique. Questionné sur ce que compte faire maintenant le collectif des avocats de la défense, l'un d'entre eux nous a déclaré : “Nous n'avons encore rien décidé. Nous allons voir avec M. Benchicou.” “(...) Avec cette décision du juge d'instruction, seul le juge de fond est maintenant habilité à statuer sur l'affaire”, a-t-il ajouté. Sollicité pour donner son avis sur la décision de la chambre d'accusation, Mohamed Benchicou nous a déclaré : “Nous sommes devant un cas d'arbitraire et d'atteinte à la liberté d'expression, dans la mesure où ces poursuites ont été initiées et exécutées par Yazid Zerhouni et sa police au profit du clan présidentiel.” Et d'enchaîner : “Je m'y attendais. Ce contrôle judiciaire ne me handicape pas comme l'espéraient ceux qui l'ont décidé. ça n'influe en rien sur ma détermination à poursuivre mon travail et celui du journal Le Matin dans la ligne qui est la sienne actuellement. Je reste déterminé à assumer mes responsabilités éditoriales, quel que soit le prix que je dois payer. C'est-à-dire d'accompagner l'aspiration des citoyens au changement. Changement qui, je suis plus que confiant, va se produire dans ce pays, tôt ou tard, grâce à la lutte des citoyens. Mes petits sacrifices ne représentent rien devant ceux qu'engage le mouvement de protestation qui impose le rythme ; aujourd'hui, à l'image des enseignants, des travailleurs, du mouvement citoyen de Kabylie, etc.” A. C.