Le dossier de cette affaire n'a même pas été évoqué hier dans le rôle de la chambre d'accusation. La chambre d'accusation près la cour d'Alger n'a pas évoqué dans son audience d'hier le dossier de Sonatrach. Ainsi, le suspense persiste. Les prévenus dans le cadre de ce dossier de corruption ne sont pas fixés sur leur sort. «Le dossier n'a même pas été évoqué hier dans le rôle de la chambre d'accusation», a indiqué une source judiciaire fiable. Aussi, les délibérés attendus depuis longtemps, au sujet des demandes des avocats de la défense et celle du parquet général, sont remis pour une troisième fois consécutive à une date non déterminée. S'agit-il d'un revirement de dernière minute? Tout, porte à le croire. Le mis en cause, l'ancien président-directeur général de la Sonatrach, Mohamed Meziane et six autres cadres accusés de corruption devaient connaître leur sort hier. La chambre d'accusation, devant se prononcer sur les requêtes des deux parties le 3 du mois en cours, a renvoyé pour la deuxième fois, le délibéré. Les prévenus, à commencer par l'ancien P-DG de Sonatrach, ont introduit des pourvois pour leur mise en liberté provisoire. Ces derniers ont contesté les décisions de mise sous contrôle judiciaire du juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. De son côté, le parquet général a fait appel pour requérir la mise sous mandat de dépôt des prévenus. Ayant déjà plaidé devant la chambre d'accusation, les deux parties attendaient les réponses, avant que la chambre d'accusation ne les diffère à deux reprises. Pour rappel, la chambre d'accusation a déjà statué la semaine écoulée, en confirmant la décision du juge d'instruction. Il s'agit de la mise sous mandat de dépôt de sept autres prévenus, à savoir les deux enfants du P-DG de Sonatrach, l'ancien président-directeur général du CPA, Hachemi Meghaoui, et son fils, deux vice-présidents de la compagnie, Benamar Zenasni, chargé de l'activité transport par canalisation (TRC), Belkacem Boumedienne, chargé de l'activité Amont (exploration et production), et un entrepreneur privé, Ali Smaïl Réda Djaâfar, associé du fils du P-DG de Sonatrach dans le groupement algéro-allemand de matériel de sécurité, au centre de cette affaire liée à des malversations dans les marchés de gré à gré. Alors que l'instruction de ce dossier est entamée, selon une source judiciaire proche du dossier, la chambre d'accusation, qui reste au stade d'examen des demandes introduites par les deux parties, n'a pas encore statué. Par ailleurs, le collectif d'avocats constitué par la Sonatrach se sont retirés, à la demande du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Pourtant, au début de cette affaire, la compagnie a constitué un collectif d'avocats pour défendre ses cadres. M.Khelil a soutenu publiquement, lors d'une conférence de presse, que «la défense des cadres de la Sonatrach sera assurée par les avocats de la compagnie, ils ont ce droit en vertu de la convention collective de Sonatrach». Contre toute attente, Chakib Khelil surprend son monde et revient sur sa décision de prendre en charge la défense des cadres dirigeants poursuivis dans le cadre de ce dossier, laissant ainsi ces cadres seuls face à la justice. Après avoir constitué deux grands avocats du barreau d'Alger, il a résilié la convention.