“Interview d'un candidat virtuel aux présidentielles algériennes” est le thème du premier essai de Abdelkader Mahmoudi, professeur à la faculté des sciences politiques et de l'information d'Alger. Cet ouvrage de 64 pages, paru aux éditions Taksidj.Com, a été rédigé dans les langues arabe et française. Dans sa préface, l'universitaire et chercheur Louisa Dris Aït Hamadouche relève que “cet essai original dans sa forme, politiquement marqué et idéologiquement, ne peut que soulever des questions, susciter le débat et inspirer des propositions, complémentaires ou divergentes”. “Que l'on partage ou non les idées défendues dans cet essai, celui-ci revêt indubitablement un double mérite”, note Mme Hamadouche, en insistant sur l'“éclairage d'ordre théorique et académique” de l'ouvrage, ainsi que sur l'“aspect politique et pratique”. L'essai de M. Mahmoudi s'adresse principalement aux étudiants en sciences politiques. De l'avis de Mme Hamadouche, l'auteur, en remettant en cause le processus démocratique tel que mené depuis 1988, “propose sa vision de la jonction entre l'autorité (politique, économique et sociale) de l'état et la légitimité démocratique, avec une certaine idée du nationalisme”. Elle estime également qu'il “jauge le multipartisme, juge l'action des partis politiques et regrette le fort taux d'abstention qui en découle”. Il faut savoir que l'ouvrage d'Abdelkader Mahmoudi est structuré en dix parties. Il s'attarde longuement sur le “volet culturel ou l'absence de vision”, le “volet économique et le contrat suprême” et la “bonne gouvernance ou la légitimité renforcée”, mais expose aussi ses opinions sur “la réconciliation nationale”, “l'enseignement supérieur” et “la presse”. Dès les premières pages, l'auteur avertit que son objectif est de soumettre sa “conception” sur l'élection présidentielle, matérialisée à travers le “programme” et l'“action politique” du candidat virtuel. À la question relative aux raisons qui l'ont poussé à présenter sa candidature, celui-ci met en avant “l'intérêt national”, sans négliger la question de “l'alternative”. D'ailleurs, sur ce sujet précis, il se dit “sidéré” par “les fausses problématiques soulevées”. “Aucune ne m'a paru aborder les problèmes de fond, cerner les dysfonctionnements de notre système politique, proposer des solutions ni encore moins esquisser des approches prospectives”, souligne-t-il. Quant au “processus démocratique”, le candidat le qualifie carrément de “fossoyeur”, tout en se demandant si un tel processus “participe à la rationalisation de la décision politique”. “On ne peut pas continuer avec ce processus (…) (ni) retourner à l'ère du parti unique”, précise-t-il, en plaidant pour “la démocratie fonctionnelle qui responsabilise”. H. R.