La ville de Tiaret a vécu, hier, un après-midi des plus chauds caractérisé par des émeutes qui ont suivi l'enterrement du jeune G. Hichem, âgé de 22 ans, habitant le quartier de Oued Tolba, dans les profondeurs de la ville, et qui s'est immolé jeudi dernier suite à une offense d'un policier. Tout était prévisible tant les échos faisant état d'une marche avaient commencé à circuler dès le moment où la nouvelle du décès de ce jeune avait atterri au sein de la population. Cependant, la révolte avait débuté sur le chemin du cimetière quand, du milieu de la procession, se dégageaient des slogans hostiles au wali de Tiaret que l'on sommait de quitter cette wilaya, le prenant pour le premier responsable des crises diverses qu'endurent les citoyens. “Il n'y a de Dieu que Dieu, le wali est ennemi de Dieu”, proféraient ces derniers qui ont porté le slogan sur une banderole hissée à côté du jeune défunt. Néanmoins, l'enterrement a eu lieu dans le calme. Le pire débutera au retour du cimetière, quand les forces antiémeutes ont commencé à tirer des bombes lacrymogènes en direction des manifestants qui répondaient par des jets de pierres. Toutefois, tandis que progressaient accrochages entre les manifestants et les forces de l'ordre, la place publique gagne en influence, notamment auprès des jeunes, et se radicalise davantage. À noter que les manifestants ont saccagé sur leur passage les infrastructures de l'agence foncière et de la radio locale. Par ailleurs, la localité de Rahouia a connu le même sentiment de frustration tant un mouvement de protestation a paralysé la ville durant toute la journée. Des jeunes recrutés dans le cadre du filet social ont bloqué, devant une importante surveillance de la police, la RN23, réclamant ainsi une augmentation sur la prime qu'ils n'ont pas perçue depuis des mois. R. S