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Système de répartition du logement social
Les citoyens démunis, principales victimes
Publié dans Liberté le 01 - 02 - 2012

Le trafic, le marchandage, pratiques bureaucratiques héritées du parti unique ont la peau dure. Sur le plan officiel, rien n'apparaît de façon concrète. Ce sont les protestations des exclus et des citoyens qui les révèlent au grand jour.
La tentation est grande, nous dit un ingénieur en urbanisme en fonction dans un service d'une daïra, qui nous retrace les combines possibles entre des membres indélicats de commissions pour se partager des cadeaux en douce et sous la couverture la plus légale.
N'oubliez pas qu'il y a derrière le logement social des affaires de gros sous sur le dos des vrais ayants droit, nous dit-il. Le logement social est remis pour une somme symbolique à l'heureux bénéficiaire qui, par la suite, en jouit comme bon lui semble. Mais pour “les commerçants” du logement social, celui-ci prendra une autre destination en étant vendu sur le marché libre de l'immobilier à des prix qui dépassent l'entendement. Le dernier trois-pièces est cédé à plus d'un milliard de centimes, ce qui permet de gagner une rente d'une vie ou qui permettra d'injecter cet argent dans les affaires et le luxe mal acquis.
Les formes de combines prennent des allures pernicieuses en se déroulant au nez et à la barbe même des présidents de commissions ou même du wali qui, en dernier ressort, doivent statuer pour que les listes soient rendues publiques. Il suffit que deux ou trois membres se mettent d'accord pour faire passer chacun son quota dans la liste en les intégrant au milieu des vrais nécessiteux pour que le coup réussisse. Parfois, l'on inclut des noms fictifs pour qu'ensuite, en cas de recours, on les retire pour les faire remplacer non pas par des méritants, mais par d'autres noms préalablement désignés en tentant ainsi de calmer le jeu des protestataires.
Le logement est une affaire de gros sous pour les trafiquants
Un citoyen, Brahim, nous évoque un autre procédé, celui-ci ne venant pas d'en haut et de l'intérieur des commissions, qui sont la cible facile des protestataires et des demandeurs de logements, mais de ces derniers eux-mêmes. Les pratiques les plus diverses et parfois indignes sont fréquentes pour induire en erreur les enquêteurs, qui sortent sur le terrain pour constater concrètement les conditions de vie des demandeurs. “Ce sont des pratiques qui nous gênent dans l'application des critères et l'évaluation des demandeurs. Mais généralement le travail des enquêteurs est technique. Le nœud du problème est ailleurs”, nous dit un cadre urbaniste.
Parmi les pratiques les plus usitées il y a celles de l'habitat précaire et des bidonvilles qui naissent et se profilent aux alentours des grandes agglomérations. Celui qui est inscrit dans une liste de débidonvillisation est plus prompt à obtenir un logement social, qu'un père de famille qui habite en location ou dans un habitat précaire. Seulement, dans le lot des heureux bénéficiaires, il y a des intrus qui en profitent pour s'adonner à un commerce juteux. Ces pratiques sont connues depuis longtemps, mais elles persistent et se répandent, faussant le système d'attribution, nous disent des citoyens prétendant au logement social en attente depuis plusieurs années et qui ne perdent pas espoir d'accéder eux aussi à ce qu'ils considèrent comme un droit de citoyenneté. Il faut introduire plus de transparence et plus d'équité dans ce système, nous disent-ils, pour barrer la route aux profiteurs de tout bord.
Qu'en est-il du côté des officiels et surtout des élus, les premiers à subir la pression, surtout en matière de logement.
La marginalisation des élus
“Quand bien même l'APC et ses commissions sociales ont été déchargées de cet épineux problème, il n'en demeure pas moins que pour les demandeurs de logement, ce sont les APC qui sont les plus visées par les critiques parmi les plus acerbes”, nous dit Fodil Messaoudène, vice-président de l'APC d'Ouled Yaïch (wilaya de Blida), plutôt une immense cité-dortoir, parmi les plus grandes d'Algérie en nombre d'habitants. En nous accueillant dans son bureau, il a bien voulu parler en tant que chargé de la commission sociale et du logement sans détour sur la question, là où beaucoup fuient et préfèrent l'anonymat pour nous relater son expérience et évoquer les problèmes des élus en général sur la question. “Effectivement, nous subissons toujours la pression des citoyens en matière de demande de logement social. Mais pour nous, élus, le travail et la décision se font ailleurs”, nous dit-il, en notant que dans la commission, présidée par le chef de daïra et chargée de l'étude des dossiers et de leur attribution, “l'APC n'a qu'un siège parmi les membres en la personne de son président. En dehors de lui, il n'y a aucun élu ou membre de la commission sociale, qui eux sont pourtant plus proches des faits et de la réalité du terrain. Nous pensons qu'il y a lieu de renforcer la participation de l'APC dans cette commission en étant la première concernée. C'est de la sorte qu'on peut mieux améliorer le traitement des dossiers et éviter des drapages possibles”, nous dit-il.
Les oubliés des commissions
“Le problème de l'attribution du logement social vu du côté officiel n'est pas celui des demandeurs, en particulier les plus nécessiteux et de ceux qui habitent la cité et la commune. Il y a maintenant plusieurs communes périphériques qui abritent des programmes de logement destinés pour le Grand Alger ou les grandes agglomérations. Sur ce plan, il faut prévoir un juste partage pour ne pas créer des déséquilibres et des distorsions et souvent des mécontentements au niveau local”, nous dit l'élu.
En attendant, l'attribution du logement continue certes de faire des heureux élus et bénéficiaires, mais aussi de priver d'autres demandeurs méritants qui doivent attendre leur tour dans l'impatience et la frustration.
S. B.


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