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SENATEURS OUI-OUI...
Les hommes de Ouyahia vont approuver l'interdiction de l'importation de boissons alcoolisées
Publié dans Liberté le 17 - 11 - 2003

Après avoir été voté par le FLN, majoritaire à l'Assemblée nationale, l'amendement du parti de Djaballah portant interdiction d'importation de boissons alcoolisées sera approuvé par la majorité RND au Sénat. Le patron du Rassemblement sert ainsi les desseins présidentiels de rapprochement avec les islamistes. Un jeu dangereux qui disqualifie au passage un peu plus le Conseil de la nation.
Importation de boissons alcoolisées
Le RND approuvera l'interdiction
Si l'amendement passe l'écueil du Sénat, contrôlé par le RND et les hommes du chef de l'Etat, les islamistes auront remporté une nette victoire politique.
“Nous voterons, jeudi prochain, en faveur de la loi de finances pour 2004”, nous a déclaré, hier, M. Belhassir, président du groupe des sénateurs RND. Il a précisé que son groupe, qui compte 79 sénateurs, ne bloquera pas, comme pressenti par l'opinion publique, l'amendement d'El-Islah portant interdiction d'importation des boissons alcoolisées. La nouvelle a de quoi surprendre si l'on prend en compte le fait que les députés RND ont voté contre l'article 46 lors de son passage pour adoption à l'APN, la semaine dernière. “Nous faisons valoir la sagesse sur les calculs politiciens. Cet amendement n'est pas important”, a répondu M. Belhassir. Miloud Chorfi, porte-parole du parti dirigé par Ahmed Ouyahia, a confirmé cette tendance de vote en soutenant que “ce sont les députés FLN qui ont permis l'adoption de cet amendement à l'APN. Qu'ils assument leurs responsabilités !”. Ahmed Ouyahia aurait effectivement soutenu devant des responsables de son parti que “le RND n'endossera pas les erreurs du FLN”, au motif que c'est à cause du taux élevé d'absentéisme des élus FLN et de l'éparpillement des voix de ceux présents dans l'hémicycle Zighoud-Youcef que l'article en question a été adopté. La démarche cache certainement des arrière-pensées politiques qui vont au-delà d'une volonté de laisser le FLN s'empêtrer dans un vote qui a donné la part belle aux députés islamistes, largement minoritaires. “Cet amendement est un non-événement, en ce sens qu'il interdit l'importation du vin et de la bière (khoumour) et non pas de l'alcool dont les liqueurs (kouhoul)”, a souligné un proche collaborateur du président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Si la traduction de l'article de l'arabe au français est aussi pointilleuse, le fameux article 46, introduit dans le projet de loi de finances par le député d'El-Islah, se met plus que jamais en porte-à-faux avec l'énoncé de l'article 16 du même projet de texte qui augmente les taxes douanières sur l'importation des vins.
Lors du débat général sur le projet de loi de finances pour 2004, qui débutera ce soir, et ce, jusqu'au 20 du mois courant, les sénateurs RND expliqueront les raisons qui motiveront le vote favorable. Parmi ces raisons, figure, en bonne place, la velléité de ne pas compromettre l'adoption de la loi de finances dans les délais constitutionnels, soit 75 jours au plus tard à compter de la date de son dépôt au bureau de l'APN.
Au-delà des paradoxes avérés dans sa position, le RND ne peut pas assurer l'adoption de la loi de finances seul, malgré l'appoint des trois sénateurs MSP (El-Islah n'est pas représenté au Conseil de la nation). L'article 120 de la Constitution stipule : “Le Conseil de la nation délibère sur le texte voté par l'Assemblée populaire nationale et l'adopte à la majorité des trois quarts (3/4) de ses membres.”
En vertu de cette disposition, au moins 108 voix sont nécessaires pour l'adoption du projet de la loi de finances pour 2004, dans la mouture avalisée par la première chambre du Parlement. “20 à 30 députés peuvent bloquer l'article controversé”, nous dira le vice-président du groupe des indépendants. “Jusqu'à présent, il n'y a pas de position définie d'avance au sein de notre groupe. Mais, selon mon analyse personnelle, l'amendement relatif à l'interdiction de l'importation des boissons alcoolisées sera rejeté”, a ajouté notre interlocuteur.
Si la mesure, inspirée par des considérations religieuses, venait à transcender l'écueil du Conseil de la nation, les islamistes auront remporté une grande victoire politique, avec uniquement 86 sièges sur 533 dans les deux chambres du Parlement.
Ils auront, en effet, réussi à faire passer leur amendement d'abord dans une APN contrôlée à la majorité absolue par le FLN, puis au Conseil de la nation, dominé par le RND et les sénateurs désignés par le président de la République.
Souhila H.
Le fln, le rnd et l'amendement de djaballah
Faux débat et vrai enjeu
Quand les luttes de clocher l'emportent sur les enjeux stratégiques, voilà à quoi est réduit le fonctionnement institutionnel du pays.
S'il est sans doute prématuré d'anticiper sur l'attitude du Sénat, une chambre oubliée et, comble de l'ironie, subitement projetée sous les feux de la rampe, par rapport à l'amendement adopté par le Parlement interdisant l'importation des boissons alcoolisées, tout porte à croire cependant qu'il risque de passer sans encombre. C'est du moins ce qui ressort des “intentions de vote” de certains groupes parlementaires. A priori, ce ne sont pas tant les conséquences de cette mesure sur les engagements économiques internationaux de l'Algérie, notamment les accords d'association avec l'UE et les négociations pour l'adhésion à l'OMC, qu'invoquait, indigné, l'autre jour, le ministre des Finances, Benachenhou, qui préoccuperaient les sénateurs mais plutôt la volonté, pour bon nombre d'entre d'eux, du moins ceux de la majorité (RND), de “rendre la réplique au FLN”. Beaucoup, en effet, au sein du RND estiment que le FLN, en votant cet amendement au Parlement, ne cherchait qu'à piéger l'Exécutif et, par ricochet, mettre dans la gêne le président de la République. Le FLN aura trouvé là la parade pour délivrer le message qu'il est capable de “faire la pluie et le beau temps”. Au-delà du caractère anticonstitutionnel de l'amendement, Ahmed Ouyahia aura du mal ainsi à assumer ce nouveau “compromis” intempestif avec les islamistes qu'il voue pourtant aux gémonies. Sans compter à l'évidence ce que la mesure peut charrier comme atteinte à l'image du pays. Assuré pour ces raisons que l'amendement sera bloqué par le RND, le FLN espérait en tirer les dividendes politiques. Soupçonnant la manœuvre de son parti “géniteur”, Ahmed Ouyahia souhaiterait lui également enfoncer son frère ennemi et le faire apparaître ainsi aux yeux de l'opinion “s'acoquiner” avec l'islamisme. “C'est pourquoi on va voter pour”, affirme-t-on dans l'entourage du RND. Et puis, Ahmed Ouyahia dispose d'instruments institutionnels pour abroger cet amendement le cas échéant. La loi de finances complémentaire ou encore le recours à l'ordonnance pourraient ainsi “faire l'affaire”. Au RND, on ne manque pas aussi d'entrevoir, à travers ce comportement du parti de Benflis, un clin d'œil à la mouvance islamiste en perspective de l'échéance présidentielle.
Dans ce jeu d'ombre que se livrent les deux partis de la mouvance dite nationaliste démocrate, où les enjeux stratégiques sont sacrifiés sur l'autel de visions politiciennes, deux enseignements sont à tirer : d'abord, l'incapacité de ces deux formations, empêtrées dans leurs contradictions, d'opérer leur mue ; ensuite, par la grâce de leurs manœuvres, permettre à une poignée d'intégristes de dicter leur loi et de jeter les jalons de leur projet. Et, ironie de l'histoire, c'est le Sénat, créé pour endiguer la menace islamiste après l'expérience de 1991, qui risque de voter en faveur des… islamistes. “À trop vouloir jouer le compromis, on bascule dans la compromission”, fait remarquer à juste titre un leader de l'opposition démocratique.
KARIM KEBIR


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