“L'Algérie, notre surprenante, nouvelle, meilleure amie”, a commenté Lord Risby dans l'introduction d'un article qu'il a publié sur le site d'information du Parti conservateur, au lendemain de sa visite en Algérie en compagnie d'un groupe de parlementaires britanniques, en janvier dernier. Dans cet écrit un soupçon laudatif, il décrit une Algérie “recommandable” à tous points de vue. Plusieurs raisons devraient, selon lui, encourager le Royaume-Uni à lui accorder une plus grande attention. Le pays a engagé des réformes politiques. Il a gagné en partie sa bataille contre le terrorisme et jouit d'une bonne santé économique. Ses réserves de changes (178 milliards de dollars) et de gaz le rendent davantage attractif. C'est, du moins, ce que pense Lord Risby qui souhaite que le gouvernement britannique soit plus entreprenant dans ses relations avec l'Algérie. Jeudi dernier, il a interpellé directement les représentants de la coalition au pouvoir, à Downing Street, sur les actions engagées, dans cet objectif. Lord Howell de Guildford, ministre d'Etat en charge des Affaires étrangères et du Commonwealth, s'est chargé d'y répondre, au cours d'une session de questions orales organisée dans l'enceinte de la Chambre haute du Parlement. D'emblée, il a indiqué que l'Algérie constitue “un partenaire important” pour la Grande-Bretagne. En témoignent, selon lui, les nombreuses visites d'officiels britanniques à Alger. À cet égard, il a rappelé le séjour du secrétaire d'Etat au Foreign Office, William Hague, en octobre et celui d'Alistair Burt, qui s'est rendu en Algérie dans le cadre de la réunion du haut-Comité mixte. Lord Howell de Guilford dit avoir lui-même fait un déplacement dans le pays en novembre 2011 pour discuter avec ses homologues algériens des dossiers de l'énergie et du commerce. Sur ce dernier point, le ministre a affirmé que les exportations britanniques vers l'Algérie ont augmenté de 67% en 2011. Il a soutenu par ailleurs que dans le domaine des affaires, le Royaume-Uni détient les plus gros investissements étrangers dans notre pays. Ils sont concentrés dans le secteur des hydrocarbures. Sur le plan politique enfin, le représentant du Foreign Office a révélé l'attachement persistant de l'Algérie à avoir une place dans le Commonwealth. Invité, en réponse à une seconde question de Lord Risby, à s'exprimer sur le contenu des réformes amorcées par l'Etat algérien, l'adjoint de William Hague estime, un peu comme le parlementaire, que “l'Algérie a tourné la page d'une période noire” et est “déterminée à reprendre sa place dans le concert des nations, en empruntant une voie appropriée”. Cet avis pourtant n'est pas partagé par l'ensemble des locataires de la Chambre des lords, surtout au sein de l'opposition travailliste. Lord Anderson of Swansea a critiqué l'opportunisme du gouvernement en affirmant que les préoccupations liées aux droits de l'Homme sont aussi importantes que les intérêts commerciaux. Le parlementaire s'est inquiété notamment de l'islamisation rampante de la société algérienne et de l'intolérance religieuse dans le pays, surtout à l'égard de la communauté chrétienne. À propos des atteintes à la liberté de culte, le représentant du Foreign Office s'est contenté de faire écho des assurances des autorités algériennes, lesquelles estiment que les chrétiens ne sont nullement ciblés. En ce qui concerne l'islamisme, il estime que dans sa version radicale, le djihad, l'extrémisme religieux est cantonné à quelques poches terroristes, notamment dans le sud de l'Algérie. En somme, Lord Howell de Guilford pense que rien de particulier n'assombrit l'image de l'Algérie et est susceptible de gâcher ses relations avec la Grande-Bretagne. Le 13 février, le ministre prendra part certainement au dîner qui sera organisé par la Chambre des lords, pour le compte du conseil d'affaires algéro-britannique (British algerian business council). L'hôte de la soirée n'est autre que Lord Risby. S. L. K.