L'Italie cherchait à augmenter ses approvisionnements en gaz algérien du fait de la forte consommation d'énergie par les usagers en cette période de grand froid qui affecte le pays, a indiqué hier le ministre italien du Développement économique et des Infrastructures, Corrado Passera. “Le comité de suivi et d'urgence énergétique du ministère du Développement économique surveille constamment l'état des approvisionnements de notre pays, en gaz, à la lumière de la poursuite de la vague de froid exceptionnelle qui affecte l'Europe”, a précisé le ministre italien. M. Passera tentait de rassurer ses compatriotes qui craignaient une rupture des approvisionnements en énergie face à la vague de froid touchant l'Italie et poussant les gens à faire usage de chauffage à un niveau au-dessus de la moyenne saisonnière. “Selon certaines études, on s'attend à ce que la consommation de gaz en Italie atteigne des sommets historiques avec environ 440 millions de mètres cubes par jour”, a-t-il ajouté. À cet égard, il a indiqué que “son pays allait augmenter les importations des quantités de gaz d'Algérie et d'Europe du nord, pour faire face à la réduction momentanée des approvisionnements en provenance de Russie”. Il a ajouté que les fournitures de l'Italie en gaz algérien se font avec régularité. La veille, l'agence russe Interfax avait rapporté que le groupe gazier russe, Gazprom, avait ramené “ses livraisons vers l'Europe à un niveau normal après les avoir réduites pendant quelques jours, mais le groupe est incapable de faire face à la hausse de la demande dans un contexte du froid glacial qui sévit dans la région”. Le directeur financier du groupe russe, Andreï Krouglov, affirmait, il y a deux jours, que “la société avait baissé ses fournitures de gaz vers l'Europe de quelque 10% pendant quelques jours avant de les ramener à un niveau normal”, selon l'agence. Les inquiétudes de l'Italie mais aussi des autres clients européens de la Russie étaient motivées par les déclarations du responsable russe selon lesquelles “nous constatons que (les pays européens) demandent davantage, mais Gazprom ne peut pas, à ce stade, fournir les volumes supplémentaires que nos partenaires européens demandent”. L'Algérie est le premier fournisseur en gaz de l'Italie avec entre 32 et 37% des besoins de ce pays, contre près de 29% pour la Russie.