Quatre Etats européens, l'Italie, la Pologne, l'Autriche et la Slovaquie avaient indiqué, avoir reçu environ 10% de gaz de moins que les volumes habituels. Pour autant, «il n'y a pas de menace de pénurie», assure un porte-parole du commissaire européen à l'énergie, Gunther Oettinger. Le géant gazier russe Gazprom ne peut assurer les livraisons de volumes supplémentaires de gaz que l'Europe occidentale a demandées en raison de la vague de froid qui sévit actuellement, a déclaré hier le directeur adjoint de l'entreprise, Alexandre Krouglov, cité par les agences russes. «Gazprom ne peut pas pour le moment livrer les volumes supplémentaires que nos partenaires d'Europe occidentale nous demandent», a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec le Premier ministre Vladimir Poutine. M. Krouglov a cependant assuré que les volumes prévus par les contrats en cours étaient pour leur part respectés. «Concernant les commandes de l'étranger lointain, elles sont satisfaites conformément aux contrats actuels», a-t-il ajouté. Vladimir Poutine a pour sa part ordonné que Gazprom réponde aux demandes européennes une fois les besoins intérieurs russes couverts. «Je vous demande de faire tous les efforts pour satisfaire les besoins de nos partenaires étrangers, tout en gardant à l'esprit que le but principal des sociétés énergétiques, de Gazprom en particulier, est de répondre aux besoins internes de la Russie», a-t-il dit. L'Union européenne a annoncé que la Russie avait réduit ses livraisons en raison de la vague de froid qui touche aussi le territoire russe. M. Krouglov a reconnu, hier, une baisse de 10% de ses livraisons pendant plusieurs jours mais a assuré que les volumes livrés étaient revenus à un niveau normal. Quatre Etats européens, l'Italie, la Pologne, l'Autriche et la Slovaquie avaient indiqué, mercredi, avoir reçu environ 10% de gaz de moins que les volumes habituels. Pour autant, «il n'y a pas de menace de pénurie», assure un porte-parole du commissaire européen à l'énergie, Gunther Oettinger. L'UE comme son fournisseur russe et l'Ukraine, pays de transit, ont tiré des leçons des deux crises d'approvisionnement des hivers 2006 et 2009. Cette fois, Moscou a par exemple alerté son client italien suffisamment en avance pour qu'il compense par des livraisons supplémentaires en provenance d'Algérie. La Pologne, quant à elle, a puisé dans le gazoduc Yamal des volumes de gaz normalement destinés à l'Allemagne. Cette flexibilité est permise par des mécanismes techniques et tarifaires mis en place par Bruxelles à la suite de la crise de 2009. L'Allemagne a pu se montrer généreuse malgré le froid et la fermeture définitive de huit réacteurs, en partie grâce aux mètres cubes de gaz sibérien fourni par le tout nouveau gazoduc Nord Stream. Autre progrès depuis 2009 en matière de sécurité des approvisionnements : les Etats membres sont tenus de disposer de stocks gaziers de trente jours. Le début de l'hiver, relativement doux, a permis de les remplir abondamment, rassurait mercredi Jean-François Cirelli, le vice-président de GDF Suez. Il rappelait également que ses 16,7 millions de clients européens ne dépendent qu'à 15% du fournisseur russe, derrière la Norvège (23%) et devant l'Algérie (14 %).