Le président américain George W. Bush est arrivé à Londres mardi soir pour une visite d'Etat de trois jours, placée sous haute sécurité et critiquée par un front anti-guerre qui a appelé à une manifestation nationale aujourd'hui. George Bush, accompagné de son épouse Laura, a été accueilli à sa descente d'avion, vers 19h30 GMT, par le prince Charles, fils aîné de la reine Elizabeth. Le couple Bush a ensuite rejoint, à bord de l'hélicoptère présidentiel Marine One, le palais de Buckingham où ils séjourneront jusqu'à vendredi matin, hôtes de la reine d'Angleterre et le duc d'Edimbourg. M. Bush passera le plus clair de son séjour londonien à l'abri du palais de Buckingham et du 10 Downing Street, avant une escapade vendredi avec Tony Blair dans son fief électoral de Sedgefield (nord-est de l'Angleterre). MM. Bush et Blair auront des discussions aujourd'hui, au cours desquelles les sujets les plus délicats seront évoqués, tels l'accélération du transfert du pouvoir aux Irakiens, annoncée la semaine dernière par M. Bush puis approuvée par Londres, ainsi que le règlement du conflit israélo-palestinien, sur lequel les deux pays ont en coulisses des divergences. Ils évoqueront aussi les surtaxes imposées par les Etats-Unis aux importations d'acier. Tony Blair s'est montré lundi très critique envers Washington sur ce dossier. M. Bush “va prononcer un discours important de politique étrangère dans lequel il va évoquer les trois piliers pour la paix et la sécurité”, a également déclaré cette source. Au coeur de la capitale, en guise de protestation quelque 80 artistes à Modern Tate, musée d'art moderne au bord de la Tamise, se sont symboliquement allongés par terre, leurs corps disposés pour former les mots “Bush rentre chez toi”. Non loin de là, une manifestation de Stop the war, coalition de mouvements pacifistes, se déroulait à Euston Square, au coeur de Londres à laquelle le dramaturge Harold Pinter et d'autres personnalités hostiles à la guerre en Irak ont pris part. Des dizaines de milliers d'autres manifestants sont attendues aujourd'hui pour une manifestation nationale appelée par Stop the War. Les anti-guerre, ayant obtenu l'autorisation de défiler aujourd'hui sur Whitehall, où se trouvent les principaux ministères, vont tout mettre en œuvre pour que la visite de George Bush se déroule dans la contestation. Le maire de Londres, Ken Livingstone, a apporté mardi son soutien aux manifestants tout en leur lançant un appel au calme. Une pétition initiée par Stop the War, forte de 100 000 signatures a été transmise lundi à Downing Street clamant que “le président américain n'est pas le bienvenu en Grande-Bretagne et n'aurait pas dû être invité”. Plusieurs milliers de policiers ont été mobilisés pour toute la durée de la visite du président Bush. La protection du président Bush mobiliserait également, selon la presse, quelque 250 membres des services secrets armés et 150 conseillers du département de la sécurité nationale. “Deux hélicoptères d'attaque américains patrouilleront au-dessus de Londres”, affirmait le Times mardi. Eats-Unis Bush obtient des fonds pour des armes nucléaires Un programme de dépenses pour 2004 sur l'eau et l'énergie d'un montant de 27,3 milliards de dollars, dont une partie servira à la recherche de nouveaux types d'armements nucléaires, a été adopté mardi par le Congrès américain. La loi a été votée par 387 voix contre 36 par la Chambre des représentants, puis adoptée dans la foulée à l'unanimité par le Sénat. Le président américain George Bush a obtenu la moitié des 15 millions de dollars qu'il réclamait pour le développement d'une tête nucléaire utilisée pour pénétrer profondément dans le sol, afin de détruire des bunkers souterrains. Six millions de dollars qu'il demandait pour financer des armes nucléaires de petite puissance ont également été votés, mais les deux tiers seront soumis à un rapport au Congrès détaillant les plans gouvernementaux sur la gestion du stock nucléaire.