“La réconciliation que nous voulons est celle qui ne mettra pas sur le banc de la société une partie d'elle-même”, a-t-il déclaré faisant allusion à l'ex-FIS. À noter, par ailleurs, la présence d'El-Hachemi Sahnouni, membre fondateur du parti dissous. L'orientation est donnée, hier, lors du conclave des militants du Front pour la justice et le développement (FJD), El-Adala, d'Abdellah Djaballah, à la Coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf, à Alger. Le leader du FJD a estimé, lors du discours d'ouverture des travaux du congrès constitutif de son parti, qu'il ne sera pas un éternel opposant au régime. “On n'est pas obligé de rester éternellement dans l'opposition, ceci n'est pas un destin pour nous”, a-t-il avancé. Le discours d'hier de Djaballah, tenu devant les quelques dizaines de congressistes présents, confirme la donne, malgré le semblant ton critique qu'il a adopté concernant certaines positions du pouvoir, notamment le soutien à la cause palestinienne dont il dit qu'il est insuffisant, les réformes politiques, la loi électorale... Concernant les réformes politiques engagées par Bouteflika, Djaballah a estimé, dans la foulée, que “ces réformes doivent être soutenues par la consécration de l'indépendance des institutions et le renforcement de leurs prérogatives”. Il a ajouté, d'autre part, qu'il est “difficile, voire impossible” pour une formation en voie de création de participer aux prochaines élections législatives. Pour le candidat malheureux à la présidentielle de 2004, les délais ne peuvent être respectés car, a-t-il souligné, “on ne peut tenir son congrès, attendre la validation et remettre les listes en l'espace de 2 mois”. Par ailleurs, il s'est “étonné” du nombre d'électeurs annoncé par le ministère de l'Intérieur. Pour Djaballah, “il est impossible que sur 35 millions d'Algériens, 21 millions aient l'âge de voter”. Djaballah a appelé, par la même occasion, à la réforme de la Constitution. Un appel du pied aux anciens du FIS dissous Connu pour ses positions radicales, même si, cette fois-ci, il a essayé de “modérer” un tant soi peu ses diatribes islamistes, Djaballah a évoqué dans son discours la réconciliation nationale. Sur ce point, il a estimé que le contenu de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ne porte pas toutes les aspirations du peuple. “La réconciliation que nous voulons est celle qui ne mettra pas sur le banc de la société une partie d'elle-même”, faisant référence à l'ex-FIS. À noter, d'ailleurs, la présence d'El-Hachemi Sahnouni, fondateur du parti dissous aux travaux du congrès. Djabalah a soutenu que l'arrêt du processus électoral était un coup de force, faisant un rappel du contenu du contrat de Saint' Egidio, auquel il avait pris part. Toujours dans le même ordre d'idées, Djaballah a estimé que “le contrat national auquel les défunts Mehri et Nahnah avaient pris part est une solution globale pour la crise”. C'est dire que le retour des dirigeants et militants du FIS sur la scène politique serait parmi les revendications du FJD, surtout à l'approche d'une consultation électorale. À souligner que Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, Abou Djerra Soltani, président du MSP, Rebaï d'Ennahda, Karim Younès, ancien président de l'APN, Mohamed Saïd du PLJ, El-Hachemi Sahnouni de l'ex-FIS, Mustapha Bouchachi de la Laddh, Djoudi du PT, Saïd Abadou (ONM), Abderachid Boukerzaza, étaient conviés à l'ouverture du congrès. M M