Photo : Riad Par Amar Rafa «Jabhat Ettaghyir» (Front du changement, FC) tiendra son congrès constitutif les 17 et 18 février prochains, à la Coupole du 5 Juillet, après avoir reçu l'autorisation du ministère de l'Intérieur. Le fondateur de cette formation politique en attente d'agrément, en l'occurrence Abdelmadjid Menasra, ancien vice-président du MSP, ayant occupé les postes de ministre de l'Industrie, et ex-membre du CNT, lors d'une conférence de presse, hier à l'hôtel Es-Safir, a indiqué que son parti œuvre pour «la construction d'une deuxième république», et «mettre fin à la légitimité historique comme moyen d'accès et de maintien au pouvoir», suivant le slogan adopté pour son congrès constitutif «De la libération au changement».Le président de la commission de préparation du congrès du parti, en l'occurrence l'ancien député du MSP, Ahmed Dane, a d'abord tenu à rendre un vibrant hommage à feu Abdelhamid Mehri, indiquant que son parti s'inspire des idéaux prônés par Mahfoud Nahnah, dans sa lutte pour le changement démocratique et pacifique en Algérie. Il a affirmé que la nouvelle formation se prévaut d'avoir des membres fondateurs de la qualité de Hadj Tahar Zichi, ancien compagnon et codétenu de Mahfoud Nahnah, et Mansour Abdelaziz, chef du groupe parlementaire du «changement» à l'APN, de même qu'il a en son sein 20 députés. Il a usé d'un ton sarcastique pour répondre à ceux qui le réduisent à 3% des militants du MSP, en précisant qu'il a été rejoint par des milliers de militants et cadres, et qu'il reste ouvert à d'autres Algériens. M. Menasra, qui lui succédera, a rappelé avoir sollicité un agrément pour son parti depuis trois ans déjà, et malgré le refus essuyé, il a continué à activer jusqu'à l'annonce de sa constitution sous le nom de «Front du changement national». Il a expliqué ensuite qu'il était contraint d'attendre la promulgation de la nouvelle loi, en étant conscient qu'elle faisait partie d'«un agenda sciemment concocté et destiné à gagner du temps». Les partis de l'Alliance présidentielle sont ainsi mis en cause par l'orateur d'avoir retardé l'agrément des nouveaux partis. M. Menasra rappellera que le dossier d'agrément de son parti répondait à toutes les conditions exigées par la loi, mais a dû se plier aux conditions du ministère de l'Intérieur, qui a émis des réserves au sujet de l'appellation du parti dont les initiales ressembleraient à ceux du FLN, ainsi que sur quatre des membres fondateurs, - d'ex- militants de la mouvance islamique - qu'il a dû enlevé de la liste. M. Menasra a indiqué, par ailleurs, que plus de 2 000 congressistes sont attendus pour ce congrès, auquel ont été conviés des partis des pays arabes et musulmans. En sus des congrès régionaux qui restent encore à tenir, le FC prévoit trois congrès pour les catégories des jeunes et étudiants, ainsi que pour les femmes, les 3 et 4 février prochains, a-t-il ajouté.Concernant la possibilité de contracter des alliances avec d'autres partis, le porte-parole du FC a déclaré que sa formation politique était disposée à s'allier «aux autres forces du changement et non aux partis au pouvoir qui sont responsables de la situation actuelle». Le porte-parole de «Jabhat Ettaghyir» a souligné avoir appelé «à une alliance des partis afin que les prochaines élections soient une occasion pour le changement démocratique en Algérie, et faire échec à toute tentative de reproduire la situation actuelle, avec ses déboires et contraintes».Au sujet des garanties de la régularité du scrutin, il a souligné la nécessité d'un «contrôle effectif» par les partis de toute l'opération électorale, qui doit commencer par l'assainissement du fichier électoral, à remettre aux représentants des partis au niveau des communes. Il s'est déclaré, également, en faveur de la venue d'observateurs internationaux, «pas comme ceux de la Ligue arabe ou de l'Union africaine, mais des représentants de la société civile européenne, qui ont fait leurs preuves lors des élections en Tunisie et en Egypte», précisera-t-il. En outre, M. Menasra a réclamé des garanties concernant la neutralité de l'administration, dont dépendrait, selon lui, le taux de participation au prochain scrutin.S'agissant de son parti, il a indiqué que si «le premier noyau est constitué de militants et cadres du MSP», il n'en demeure pas moins que sa nouvelle formation «n'est pas un clone» de ce parti. «Cela étant, des dizaines de milliers de demandes nous sont parvenues pour l'adhésion à notre parti que l'on veut un front populaire», conclut-il.