Les déplacements étaient, hier, très difficiles ; toutes les écoles et de nombreuses administrations étaient fermées. La journée de lundi a commencé par un temps ensoleillé puis brutalement vers 16 heures, une véritable tempête de neige s'est abattue sur la ville provoquant la panique chez les automobilistes à l'heure de pointe. La fine couche de neige a paralysé la circulation routière au centre-ville durant près de deux heures, à tel point que beaucoup de personnes ont préféré rentrer à pied. Les chutes de neige ont repris de plus belle durant la nuit de lundi à mardi. Hier, les déplacements étaient très difficiles voire impossibles ; toutes les écoles et de nombreuses administrations étaient fermées. Et encore une fois, le verglas a été à l'origine d'une sérieuse perturbation sur plusieurs axes routiers, à savoir la RN3 entre El-Khroub et Constantine, la RN73 de Zouaghi, Gatar El-Aïch, et la RN3 au niveau de Zighout-Youcef. Les chutes de neige ont entraîné des perturbations dans les transports en commun et de nombreuses annulations de vols dont le deuxième départ à La Mecque prévu hier. Par ailleurs, le gaz butane était introuvable dans plusieurs quartiers notamment dans les cités Zaouch, Ziadia et la cité Meziane, et ce, en dépit des assurances de la Direction des mines qui a pourtant réaffirmé son engagement à assurer un approvisionnement régulier du gaz butane pour tous les quartiers populaires et les communes de la wilaya. La pénurie s'expliquerait peut-être par le fait que la Direction des mines ait pris la décision de ne plus fournir une dizaine de points de vente soupçonnés d'avoir spéculé et augmenté les prix. Et pour combler ce vide, la Direction des mines a confié la tâche aux APC de la wilaya qui ont mobilisé leurs propres camions pour la distribution, seul problème : l'inaccessibilité de plusieurs routes a retardé l'acheminement des bonbonnes de gaz. Les chutes de neige abondantes ont provoqué également l'effondrement de toits de deux maisons à la cité El-Gammas, tandis qu'à l'avenue Kitouni, une maison menaçait de s'effondrer à n'importe quel moment. Enfin, le bilan des interventions de la Protection civile de la matinée d'hier signale que 11 accidents de la circulation ont été enregistrés faisant 4 blessés, alors qu'au CHU, on annonce que 56 personnes souffrant de fractures ont été prises en charge. Dans la wilaya de Sétif, plusieurs localités du nord dont Aït Naouel M'zada, Taourirt, Ifourah, Iaslane, Bousselam et Aït Tizi, dans la daïra de Bouandas, sont coupées du monde et leurs habitants sont en détresse. En effet, selon plusieurs habitants, les vivres manquent et le gaz butane est toujours inexistant à cause des routes coupées car l'épaisseur de la neige a atteint plus de 4 mètres par endroits. La couche de verglas qui s'est formée durant les deux derniers jours n'a fait qu'empirer la situation. “Attendue avec impatience, l'armée n'est pas encore arrivée. Si les unités de l'armée arrivent à ouvrir les routes, je pense qu'on va respirer car toutes les aides passeront ainsi que le gaz butane. Le président de l'APC nous a rassuré quant à la disponibilité de notre quota de gaz et de vivres. Nous espérons que cette quantité suffira afin d'apaiser notre souffrance car nous n'en pouvons plus”, nous dira Mohamed, un habitant d'Aït Naouel M'zada-Centre. “Ouvert il y a quelque jours, le seul chemin reliant Ignane (Aït Naouel M'zada) au village de Boukkhlifa dans la wilaya de Béjaïa s'est refermé quelques heures plus tard au grand dam des habitants des villages et hameaux de la région”, s'est indigné notre interlocuteur. Le nouveau bulletin météo spécial annonçant la persistance du mauvais temps a provoqué la panique. “Au moment où je vous parle, je n'ai plus de gaz pour me chauffer et plus de nourriture. Nous avons peur pour nos enfants. Je pense que l'armée doit utiliser des hélicoptères pour faire parvenir les vivres aux habitants”, dira Chaâbane un habitant de Taourirt. DRISS B./Faouzi SENOUSSAOUI