“Globalement, les résultats sont bons mais il reste beaucoup à faire”, a déclaré, hier, Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, lors de la rencontre-bilan de l'année 2011 organisée à l'hôtel Safir-Mazafran de Zéralda. Visiblement, c'est un ministre optimiste mais peu satisfait qui s'est adressé à ses cadres et autres acteurs dans le domaine du tourisme plaidant pour plus de volonté et d'efforts de la part de chacun mais pas seulement. Smaïl Mimoune donnera des pistes sur ce qui devrait être accompli en 2012 en les présentant comme une feuille de route qui s'inspire fortement de celle qui l'a précédée. Une copie revue et corrigée pour rester dans l'esprit de la continuité sans omettre d'y introduire quelques éléments nouveaux plutôt impertinents. Comment peut-il en être autrement alors qu'il semble se dégager une prise de conscience que les chiffres avancés sont peut-être meilleurs que ceux des années précédentes mais restent toujours en deçà des attentes compte tenu des potentialités de notre pays. Il y a eu en 2011 environ 2 millions et demi de touristes, soit une augmentation de 16% par rapport à 2010 et 26% comparé à 2009. L'on distinguera de ce chiffre 901 642 touristes étrangers et 1 493 245 nationaux résidant à l'étranger. Des entrées, qui ont généré 480 millions d'euros en termes de recettes et totalisant plus de 6 millions de nuitées, soit une hausse de 7% par rapport à 2010. S'agissant des sorties, l'on relève 1 714 654 Algériens qui sont partis passer leurs vacances à l'étranger, soit une baisse de 2,5% par rapport à 2010, ce qui représente une économie de sortie de devises pour l'économie nationale de 22 millions d'euros sur la base d'une dépense moyenne de 500 euros. Soulignant le dynamisme qui a caractérisé 2011, Smaïl Mimoune parlera aussi de 695 projets hôteliers en cours de réalisation totalisant une capacité d'accueil de 81 889 lits mobilisant près de 400 milliards de DA en investissements et générant 36 000 emplois directs et près de 110 000 autres indirects. Il a été question également de l'adoption par le CPE et l'entame de l'opération de modernisation et mise à niveau de 58 infrastructures hôtelières publiques et du tour-opérateur Onat pour un montant de 59 milliards de DA et l'achèvement de la réhabilitation des hôtels El-Aurassi et les Zianides. L'on notera, par ailleurs, la tenue de l'AG de Gestour, laquelle a constaté le maintien des performances du portefeuille pour 2010 à leur niveau de 2009 avec un CA de 13 milliards de DA et une VA de près de 9 milliards de DA en dépit de nombreuses fermetures d'hôtels pour réhabilitation. L'on relève aussi l'octroi de 7 nouvelles concessions pour la réalisation de stations thermales et de thalassothérapie en sus des 21 concessions déjà en exploitation. La commission d'agrément des agences de voyages et de tourisme a eu à étudier, selon le ministre, pas moins de 1 188 dossiers de mise en conformité et 1 020 nouvelles demandes d'agrément. Ce qui a permis une opération d'assainissement donnant lieu à 800 agences en droit d'exercer et 150 nouvelles arrivées et la liste n'est pas encore close. Abordant le chapitre artisanat, le ministre mentionnera la création de nouvelles activités artisanales de l'ordre de 176 711 employant 455 570 artisans et d'un volume de production en forte hausse passant de 142 milliards de DA en 2010 à 160 milliards de DA, soit une augmentation de plus de 11%. Certes, il s'agit là d'un bilan chiffré parlant, comme estimé par les spécialistes du tourisme, ce qui n'empêchera pas, pour autant, le ministre de reconnaître des insuffisances. Raison qui amènera Smaïl Mimoune à présenter plusieurs points à entreprendre pour 2012 en insistant surtout sur la qualité aussi bien des prestations que des infrastructures, sur l'encouragement et le suivi de l'investissement, sur la formation et le parachèvement de l'opération de classement qui devrait intervenir d'ici juin prochain. Il est question aussi de soutien aux offices du tourisme et de la redynamisation de leur fédération ainsi que la création de celle des hôteliers. N S