Doit-on parler de ‘‘célébration d'une journée'' lorsqu'il s'agit de lutter quotidiennement contre la mort ? Cette boutade liée aux nombreuses contraintes dont font face les personnes atteintes du cancer de la wilaya à Aïn Témouchent ont saisi cette opportunité pour vociférer leur désarroi et crier leur souffrance. Ils ont célébré à leur manière cette journée mondiale de lutte contre le cancer car au niveau du siège de l'association El-Fedjr, le cœur n'y est pas. Et pour cause. De nombreuses personnes des deux sexes atteintes de cancer dont la quasi-totalité est issue de familles nécessiteuses ont tenu à être présentes en bravant le froid pour faire entendre leur voix. Certains malades font face à la cherté des médicaments prescrits sur les ordonnances par leurs médecins traitants et se trouvent donc dans l'incapacité de les acheter sachant qu'ils ne sont pas remboursables par la Caisse nationale d'assurances sociales bien qu'ils soient en possession de la carte Chifa. D'ailleurs les exemples ne manquaient pas où chacun des malades y est allé avec sa propre version sur la souffrance qu'il endure. Souffrant d'une maladie hémorroïdaire interne, ce malade n'avait aucun choix car contraint de débourser des sommes faramineuses pour “s'offrir” des médicaments non remboursables prescrits par son médecin. Une autre personne atteinte de cancer aura déboursé 9500 DA dans une clinique privée pour une scintigraphie osseuse pour se voir rembourser en fin de compte l'équivalent de 1500 DA par la Cnas. D'autres malades ont interpellé les pouvoirs publics pour qu'ils soient traités en priorité au niveau des établissements hospitaliers publics en termes de prestations de radiographie, scanner et autres analyses médicales. Pour les non-assurés, l'association tentera de les accompagner en les orientant vers la direction de l'action sociale, selon sa présidente Mme A. Berrichi. Il est utile de rappeler que le service d'oncologie de l'hôpital Dr Benzerdjeb est doté d'un service de chimiothérapie, et ce, en attendant celui de la radiothérapie réclamé avec insistance par les personnes malades. Elles sont obligés de faire le déplacement jusqu'à la ville de Maghnia pour un examen en imagerie assuré par la Cnas. M. L