Les travailleurs de l'administration communale n'ont-ils pas le droit d'adhérer à un autre syndicat que celui relevant de l'omnipotente UGTA ? À peine quatre mois passés depuis son installation, la section du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) vient de dresser “un tableau noir” sur la situation qui prévaut au sein de la mairie de Hassi R'mel, commune située à quelque 120 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Laghouat. Pour illustrer le climat délétère qui y prévaut, un syndicaliste nous a confié qu'“en dépit du procès-verbal de son installation paraphé par le premier vice-président de l'APC, le maire ne semble pas reconnaître ce syndicat autonome qui vient "bouffer", semble-t-il, le terrain de prédilection de la traditionnelle UGTA. Les travailleurs de l'administration communale n'ont-ils pas le droit d'adhérer à un autre syndicat que celui relevant de l'omnipotente UGTA ? Au moment où nous nous efforçons d'atteindre nos objectifs de contrôle et de coopération entre l'administration et les employés, nous essuyons une succession de refus et de mépris de la part des responsables en charge de la gestion de l'APC''. Dépité, M. Osmane, secrétaire général de la section syndicale a ajouté que “le Snapap, qui est prêt à mener toutes les luttes pour instaurer un climat de travail plus serein, dénonce l'intimidation contre l'exercice du droit syndical”. Le document remis à la tutelle, dont Liberté détient une copie, s'articule principalement autour de l'épineux problème des salaires, des œuvres sociales et des contractuels. Il a fait un état des lieux sans complaisance sur la question des ressources humaines. C'est que réellement la situation est kafkaïenne. La mairie étant caractérisée par une gestion catastrophique, grave et apparente de l'administration communale, nous indique-t-on. Le Snapap explique que l'état des lieux au sein de l'APC de Hassi-R'mel est des plus alarmants. Par ailleurs, la tutelle ne semble pas s'inquiéter outre mesure des dysfonctionnements relevés par le Snapap. Selon notre source syndicale, les travailleurs souhaiteraient voir une commission d'enquête dépêchée sur les lieux par la tutelle afin de vérifier la véracité des faits, jugés scandaleux par le syndicat, et prendre les mesures disciplinaires qui s'imposent. Ce qui fait vivre les travailleurs de l'APC dans un ras-le-bol au quotidien, selon la même source syndicale. Une raison parmi d'autres, qui a poussé les contractuels à débrayer en début de semaine passée. Le retard dans le paiement des salaires, la mise à l'écart des cadres universitaires, la fuite en avant des responsables, donnant lieu à des dysfonctionnements et des pressions pesantes sur les travailleurs en général et les syndicalistes en particulier, sont, entre autres, exemples cités dans leur document, du “malaise généralisé”. Fort de sa formation de juriste, le secrétaire général du Snapap a rehaussé sa lettre de dénonciation par une multitude de renvois aux textes législatifs et réglementaires portant sur la gestion des ressources humaines et les œuvres sociales. Sur le registre de la promotion des personnels, en sus du décret exécutif n° 334/11 du 20/09/2011, le Snapap a dénoncé la non-application de l'instruction n°1163/11 du 30/11/2011 portant application du statut de la fonction publique et de la note n° 06 du 06/02/2008 émanant de la direction générale de la Fonction publique qui stipule la régularisation de l'ensemble des employés affectés aux wilayas, daïras et communes avant le 1er janvier 2008. Ce qui a fait dire à notre interlocuteur que la mairie de Hassi-R'mel fonctionne à contre-courant des lois de la République. Pire, selon la même source syndicale, en dépit de leur caractère de règles impératives, l'APC n'a pas jugé utile d'appliquer sa propre délibération n°15 du 18/10/2011 et l'instruction du Premier ministre n°1006 du 29/06/2011 relative aux modalités de recrutement pour combler le déficit en encadrement des servies de la mairie. Un pourrissement mis sur le dos de l'administration, puisque la situation n'est pas encore assainie, accuse le Snapap. Selon le même syndicaliste, le copinage administratif et la marginalisation des compétences sont quasiment érigés en règle de gestion. Sinon, comment expliquer les plans de gestion des ressources humaines non visés depuis l'année 2007 à nos jours ? Pire, en dépit d'une délibération datée de 2006, selon notre source, des forces occultes ont fait en sorte pour que l'organigramme ne soit pas appliqué. La question de la gestion des œuvres sociales, dans cette commune du sud du pays, est sujette à équivoque et le risque de voir le Snapap fraîchement installé et l'éventualité qu'il puisse avoir un droit de regard sur leur gestion, semble constituer d'ores et déjà la plus grande inquiétude des gestionnaires de la mairie, ajoute notre interlocuteur. Des milliards de centimes sont gérés dans une totale opacité par des “incompétents”, selon notre source syndicale, avant d'ajouter que “c'est dans cet ordre d'idées que le dossier des œuvres sociales de la mairie n'arrête pas de faire des vagues. La réorganisation de cette structure conformément à l'esprit et la lettre, de la réglementation, permettra l'inclusion des représentants du syndicat autonome en son sein”. B A