Deux réseaux internationaux ont été démantelés en trois semaines. Tous les traitements pour allergie, diabète, asthme, rhumatisme, traitements gynécologiques, gastriques antibiotiques, pédiatriques et j'en passe, sont concernés par ce trafic. C'est un véritable scandale que celui qui vient d'éclater dans les wilayas de Constantine et d'El-Oued où deux réseaux criminels, spécialisés dans la vente illégale des médicaments non contrôlés en provenance de la contrebande, ont été démantelés. À Constantine, ce sont près de 8 400 boîtes de traitement de différentes maladies (allergie, diabète, asthme, rhumatisme, traitements gynécologiques, gastriques, antibiotiques, médicaments pédiatriques etc...) qui ont été saisies dans un dépôt clandestin. Tout a commencé quand les éléments de la Section de recherche de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Constantine ont réussi à localiser un individu qui procède au stockage et à la revente de façon illégale des médicaments en provenance de la contrebande à partir des frontières Est du pays et les dissimulait dans une de ses habitations dans la ville d'El-Khroub, indique notre source. Propriétaire d'une agence de location de véhicules, ce trafiquant usait de tous les stratagèmes pour tromper la vigilance des malades. Pis encore, les conditions d'acheminement et de stockage ne répondant à aucune norme d'hygiène, il mettait en danger la vie de milliers d'Algériens. Exploitant ce précieux renseignement, les enquêteurs se sont déplacés au domicile du mis en cause. C'est alors qu'ils ont découvert à l'intérieur du garage un fourgon, de marque Ford Transit, chargé de cartons de médicaments. Aussitôt, ils ont arrêté les personnes impliquées, dont G. B., âgé de 37 ans, Z. D., chômeur âgé de 27 ans et T. M., chômeur âgé de 22 ans. Au même moment, les conducteurs de deux voitures de modèle Renault 25 ont aussitôt déchargé la marchandise avant de prendre la fuite. Le décompte de la marchandise retrouvée et récupérée donne matière à réfléchir. Jugez-en : 500 sérums pour les urgences médicales, 120 boîtes de traitements hormonaux pour le traitement de la stérilité chez l'homme, 710 boîtes de traitement des hémorroïdes, 597 boîtes de traitement du rhumatisme et de l'allergie, 541 boîtes de traitement de l'hémorragie du nez, 2 130 boîtes de pilules contraceptives, 1 225 flacons de médicaments contre la gale, 386 boîtes de traitement gastrique, 380 boîtes d'anti-inflammatoire et d'antibiotiques, 332 boîtes de médicaments pour le traitement du cholestérol, 16 flacons d'antiépileptique pédiatrique, 687 boîtes de différents médicaments gynécologiques, 56 boîtes de médicaments pour troubles cérébraux et paraplégie, 110 boîtes de traitement de l'allergie et l'asthme, 20 boîtes de traitement ophtalmique, 131 boîtes de traitement et seringues pour diabétiques, 128 boîtes d'antalgiques, 290 boîtes de traitement anti-inflammatoire, traitement de l'allergie et du rhumatisme et 5 boîtes de médicaments divers et manuels pour mesurer le taux de glycémie dans le sang. Location, blanchiment et empoisonnement La fouille des locaux a également permis aux enquêteurs de saisir d'autres produits de contrebande, dont 449 chargeurs de batteries et 447 écouteurs pour téléphones portables. Les gendarmes mobilisés ont saisi au niveau de ce garage un véhicule de modèle Ford Transit qui était chargé de ces médicaments et des véhicules qui servaient également au transport de ces produits de contrebande et leur acheminement vers la wilaya de Constantine. Il s'agit notamment de 3 véhicules de modèle Renault Symbol, d'un véhicule 4X4 de modèle Kia Sorento, 2 véhicules de modèle Kia et de 2 véhicules de modèle Logan Dacia, soit 9 véhicules de location transformés en moyens de convoyage de ces poisons vers l'Algérie. Ainsi, indique encore notre source, la fouille du véhicule Kia Sportage appartenant à G. B., a permis de découvrir des restes d'une cigarette mélangée avec du kif traité dans le cendrier. Du coup, les éléments de la SRGN Constantine ont envoyé des échantillons des médicaments saisis à l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC) de la GN de Bouchaoui pour analyse pour vérifier la conformité des traitements aux normes médicales requises. Un échantillon de chaque médicament a également été envoyé au laboratoire de Constantine. Contacté par nos soins, le responsable de la communication de la GN, le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud, nous affirmé que la valeur marchande est estimée à près de 1,5 milliard de centimes. Alors que 3 mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt, un autre est placé sous contrôle judiciaire en attendant les résultats de l'instruction. Contrebande, menace de la santé publique, blanchiment d'argent, détention et consommation de drogue et association de malfaiteurs, tels sont les chefs d'inculpation retenus contre ces criminels qui sévissaient entre El-Meridj (un village frontalier entre la Tunisie et Tébessa) et El-Khroub (Constantine). Cette affaire s'ajoute à celle traitée dans la wilaya d'El-Oued où les éléments de la SRGN ont saisi 1 064 boîtes de médicaments en provenance de la contrebande, dépourvus de facture et non contrôlés. Ces produits ne portaient aucune vignette montrant leur source ou leur prix, encore moins leurs composants conformément aux dispositions de la loi algérienne. “Ces médicaments constituent un danger pour la santé publique parce qu'ils ne sont pas contrôlés”, nous dira M. Keroud. F B