Sans citer de noms, le président du Conseil national de transition libyen, Mustapha Abdeljalil, a menacé de réexaminer les relations diplomatiques de son pays avec ses voisins qui accueillent des figures de l'ancien régime, recherchées par la Libye pour crimes. Intervenant lors d'une conférence de presse samedi, le patron du CNT a déclaré que “nos relations futures seront basées sur le niveau de coopération de ces pays sur cette question”, avant d'ajouter : “Nous insistons sur le fait que nos relations avec les pays voisins seront basées sur la position qu'ils adopteront quand il s'agira de renvoyer des criminels et des personnes recherchées.” Mustapha Abdeljalil a, en outre, accusé sans les nommer des pays voisins de donner “asile à des ennemis du peuple libyen et d'ignorer des demandes du procureur libyen en vue de leur extradition”. “Malheureusement, ces pays n'ont engagé aucune action judiciaire” et n'ont pas, non plus, empêché les partisans de l'ancien régime de provoquer des violences et de commettre des crimes contre le peuple libyen, a déploré le président du CNT. Les autorités libyennes ont annoncé avoir arrêté des criminels qui prévoyaient de lancer des attaques terroristes avec le soutien de personnalités de l'ancien régime réfugiées dans les pays voisins de la Libye, a-t-il poursuivi, sans toutefois les identifier. Pour rappel, plusieurs enfants de l'ancien dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, sont actuellement en Algérie et au Niger. Aïcha Kadhafi est réfugiée en Algérie d'où elle a appelé à se “révolter contre le nouveau gouvernement” de Tripoli. Ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safia et de nombreux membres de la famille, surtout des enfants, sont aussi réfugiés en Algérie depuis fin août. Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait annoncé le 11 novembre que son pays avait accordé l'asile à Saâdi Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, pour “des raisons humanitaires”. Au début du mois de février, le CNT avait demandé au Niger de lui remettre Saâdi Kadhafi, après qu'il eut promis, dans une déclaration à la chaîne Al-Arabiya, de retourner en Libye où, selon lui, une grande majorité de la population n'est pas satisfaite de la situation actuelle. “Nous sommes en mesure d'assurer un jugement équitable” pour les personnes recherchées par les autorités, a réaffirmé Mustapha Abdeljalil, tout en avertissant que son “peuple ne pardonnera jamais à ceux qui ne lui remettent pas des criminels”. R. I./Agences