Le Dr Bekkat, qui appelle ce qui se passe en Syrie “les évènements douloureux”, a ajouté qu'“on ne peut faire la guerre à son propre peuple”. Une sémantique qui sonne comme un dédouanement du pouvoir de Bachar al-Assad. La répression à huis clos, faut-il le préciser, que subit le peuple syrien depuis plusieurs mois, n'en finit pas de faire réagir les ONG et autres associations à caractère humanitaire. Même si, du côté des pays dits “arabes”, l'initiative a tardé à voir le jour. Mais, comme le dit si bien l'adage, vaut mieux tard que jamais. Hier, au Centre international de presse (CIP) de Kouba, le Dr Bekkat, président de l'Ordre national des médecins algériens et coordinateur du Comité d'aide au peuple syrien, a expliqué les voies et moyens choisis par ce comité pour mener sa mission, non sans avancer des positions politiques qui ne manqueront pas de soulever l'ire des victimes de Bachar al-Assad. Loin de toute considération politique, tenait-il à préciser, d'emblée, le Dr Bekkat a estimé que le comité activait dans le cadre “strictement humanitaire”. “C'est une organisation humanitaire qui n'implique pas forcément des positions politiques”, a-t-il encore souligné. La position de l'Algérie vis-à-vis du conflit syrien influera-t-elle sur le travail de ce comité ? Pour son coordinateur, contrairement à certaines ONG européennes qui “font de la politique avec l'humanitaire”, le Comité algérien compte apporter son aide “uniquement sur le plan médical” et éviter “toute connivence politique”. Le Dr Bekkat, qui appelle ce qui se passe en Syrie “les évènements douloureux”, a ajouté qu'“on ne peut faire la guerre à son propre peuple”. Une sémantique qui sonne comme un dédouanement du pouvoir de Bachar al-Assad qui poursuit les massacres contre la population, notamment à Homs. Ou s'agit-il d'une simple opinion personnelle qui n'engage pas le comité ? Dans tous les cas de figure, les ressortissants syriens établis en Algérie, qui ont manifesté devant leur ambassade à Alger à plusieurs reprises, apprécieront par eux-mêmes. “Nous voulons sensibiliser le peuple algérien” sur ce qui se passe “chez nos frères syriens”, a encore ajouté l'orateur, qui explique que la mission médicale de ce comité “se fera sur les frontières” où des réfugiés ont été accueillis, à l'instar des frontières avec la Turquie, le Liban et la Jordanie. Le Dr Bekkat a annoncé, par ailleurs, que “les contributions médicales” que le comité cherche à glaner serviront d'abord “à soigner les blessés”. Dans un second temps, “les financements dégagés par cette campagne de solidarité serviront à transférer des blessés vers l'Algérie”. Comment le comité compte-t-il s'y prendre pour trouver ces financements ? Le Dr Bekkat est catégorique sur ce point : “Nous allons faire appel à tout le peuple algérien et pas uniquement aux mosquées”, a-t-il répliqué. À souligner que le comité est composé essentiellement de l'Ordre national des médecins algériens, la Forem, l'Association des ulémas algériens, l'Union des commerçants et artisans algériens, l'association El-Irshad wa El-Islah, l'Association nationale pour la promotion et la protection de la femme et de la jeunesse, la Ladh, la Laddh, le Comité de soutien au changement en Syrie, le Comité d'information et de soutien au peuple syrien, ainsi que des quotidiens nationaux d'information. M M