Aïd El Adha: arrivée du premier navire chargé de 15 mille tètes de moutons au port d'Alger        Les journalistes piégés dans l'enclave    Une journée où le stress a dominé les rencontres    Le MC Alger écope de deux matchs à huis clos        Préparatifs de l'Aïd El-Adha    Le Mouvement Ennadha affirme "son adhésion" aux propositions relatives à la révision de plusieurs textes de loi    Foot/ Ligue 1 Mobilis : le MCA s'impose à Biskra, le CRB renverse l'ESM    Ouverture de la Semaine scientifique de l'Académie algérienne des sciences et des technologies    "Citoyen conscient, patrie sécurisée", thème d'une rencontre de l'ONSC à Djanet    Le parti TAJ réitère son "rejet catégorique" de toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays    Le président de la Fédération équestre algérienne élu au Conseil d'administration de l'Union arabe d'équitation    Cybersécurité: Journée d'information et de sensibilisation au profit des élèves du cycle secondaire à Alger    Evacuation sanitaire de trois voyageurs britanniques au large de Cap Matifou à Alger    Constantine: Hamzaoui souligne l'importance de former les jeunes scouts à l'administration électronique    Enseignement supérieur à distance: lancement de la plateforme nationale d'expertise des cours en ligne    M. Meziane réaffirme l'importance de former des journalistes engagés dans la défense des intérêts du pays et de la société    Début des travaux de la 8ème conférence internationale de solidarité avec peuple sahraoui    APN: session de formation dimanche sur "La sécurité des Smartphones"    Le ministre de la Communication préside à Alger l'ouverture d'une session de formation au profit des journalistes    Le Quai d'Orsay et le lobby pro-israélien, principaux soutiens de Boualem Sansal    Mobilis : Les médias à la découverte de la 5G    Des matchs à double tranchant    Le Prix national de l'innovation scolaire lancé    Les enjeux des changements climatiques et de la biodiversité débattus    Nessim Hachaich plante les couleurs nationales au plus haut sommet du monde    Rencontre sur les mécanismes de protection    L'Institut d'agriculture de l'Université Djilali-Liabes invite les enfants de l'orphelinat    Ligue 1 Mobilis : l'ES Sétif au pied du podium, le NC Magra n'est plus relégable    Mois du patrimoine: un programme riche et varié dans les wilayas du Sud    Opéra d'Alger: ouverture du 14e Festival international de musique symphonique    Malgré le déstockage d'énormes quantités, la pomme de terre reste chère    Hamlaoui présente trois projets d'aide pour les femmes du mouvement associatif    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    La Coquette se refait une beauté    Un rempart nommé ANP    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    Création «prochaine» de délégations de wilayas de la société civile    









Le règne du mépris
Changements à la tête d'institutions et d'entreprises publiques
Publié dans Liberté le 24 - 11 - 2003

En quatre ans, le chef de l'Etat aura réussi le “tour de force” de décapiter la douane, la Sonatrach, Air Algérie et tout récemment encore, l'AADL. Des décisions qui ne relevaient pas toujours d'un souci d'efficacité...
Au cours du mandat de Bouteflika, pas moins de quatre responsables de grandes entreprises et d'institutions publiques ont été limogés. Dénominateur commun de ces changements : la présidence fait l'économie d'annoncer et d'expliquer les raisons du limogeage. Premier changement : Attar, nommé par Zeroual, est dégommé par Bouteflika en janvier 2000. C'est Bouhafs qui lui succède. Ce dernier sera lui aussi victime de la politique du mépris.
C'est par surprise qu'il apprendra à Hassi Messaoud qu'il n'est plus PDG de Sonatrach en février 2001. Revenons à Attar. Tout commence lorsque le chef de l'Etat humilie, en direct à la télévision, le patron de Sonatrach. Le chef de l'Etat s'improvise professeur et pose une colle à l'élève Attar. Dans un Etat de non-droit, on peut tout se permettre, y compris ridiculiser le patron d'une compagnie respectée à l'extérieur et qui rapporte à l'Algérie la quasi-totalité de ses devises. La question porte sur la durée de vie des réserves algériennes de brut. Le chef de l'Etat veut frapper les esprits des Algériens anesthésiés par la rente pétrolière. Il souligne que, dans vingt ans, il n'y aura plus de pétrole en Algérie et ce, devant un PDG surpris par le ton et qui n'arrive pas à imposer une réponse d'expert. Les spécialistes, eux, savent que l'assertion du chef de l'Etat est fausse. Il y a encore du pétrole à découvrir dans les prochaines années. À tel point que la Sonatrach s'est fixé un objectif de production à long terme de 2 millions de barils/jour de brut contre 700 000 barils/jour, il y a peu d'années. Mais l'intention du chef de l'Etat est de faire comprendre aux citoyens que l'Algérie ne peut plus continuer à dépendre des fluctuations des prix du pétrole. C'est une bombe à retardement. La population s'accroît, les ressources s'amenuisent. Il faut donc une nouvelle industrie de substitution pour en finir avec cette dangereuse dépendance. Sorti affaibli de l'épreuve, Attar va faire les frais, quelques mois plus tard, de la volonté du chef de l'Etat de placer ses hommes dans les institutions et les entreprises stratégiques du pays. Il veut récompenser Bouhafs qui lui a conçu au début de son mandat une grande étude sur la politique énergétique algérienne. Il finira par le limoger pour s'être opposé, avec nombre de cadres de Sonatrach, à des dispositions du projet de loi sur les hydrocarbures relatives au partage de la rente pétrolière.
Pour Chaïb Cherif, DG de la douane, les raisons sont différentes. Deux gouttes ont fait déborder le vase. La première, c'est qu'il apprend aux Etats-Unis de la bouche d'opérateurs algériens les pratiques bureaucratiques de la douane.
La seconde, c'est la volonté d'étouffer l'affaire des déchets ferreux et non-ferreux et celle de SKD-CKD qui ont causé à l'Algérie un préjudice de plusieurs milliards de dollars. À ce propos, la seconde partie de l'émission de l'ENTV sur le sujet n'a jamais été diffusée, confie une source sûre. Mais là également, la présidence n'a pas expliqué ce limogeage.
Le patron d'Air Algérie, lui, doit sa nomination, en février 1999, au fait qu'il était pilote de l'avion présidentiel. Il est vrai que la compagnie nationale était en butte aux conflits sociaux et à une situation financière difficile. À cela s'ajoute une dégradation de la qualité de la prestation.
Ce qui pouvait justifier le changement. Mais son prédécesseur, M. Fayçal Khellil, n'a pas été également informé des raisons de son limogeage. Il se retrouve, aujourd'hui, président du SGP Ports, chapeautant ainsi toutes les entreprises portuaires du pays.
Dernier limogeage en date, celui du patron de l'AADL. La manière inélégante qui a présidé au changement est là “inversement proportionnelle” à la compétence du DG de l'Agence.
Il n'y avait aucun grief probant. Morale de l'histoire : dans la République des médiocres et des beni-oui-oui, le talent des bons managers dérange.
N. R.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.