“L'affaire de l'inscription” de milliers de membres de l'ANP sur les listes électorales a été soulevée et “la commission prépare un écrit” qu'elle adressera “conjointement à la présidence de la République, au ministère de l'Intérieur ainsi qu'au ministère de la Justice”. La question, soulevée par certains partis politiques concernant “la manipulation” du fichier électoral avec l'inscription de 30 000 militaires dans la wilaya de Tindouf et “plusieurs autres dizaines de milliers dans d'autres wilayas comme Tamanrasset, Jijel, Blida…”, ne cesse d'alimenter la polémique. D'un côté, le ministère de l'intérieur qui se défend contre les accusations, et de l'autre, une classe politique qui pointe du doigt le pouvoir et “sa volonté” de tripoter le fichier électoral en y injectant plusieurs milliers de nouveaux inscrits sans pour autant “apporter la preuve de leur radiation des fichiers électoraux de leur commune de résidence”. Pour ces partis, à qui s'est joint la Commission nationale de surveillance des élections, (Cnsel), pour dénoncer “une procédure illégale”, ce sont là les prémices d'une fraude ! Pour rappel, la Cnsel a décidé de geler ses activités depuis dimanche. Pour Mohamed Seddiki, président de la Cnsel, représentant d'AHD54, ce sont les partis politiques qui ont saisi la commission pour dénoncer l'inscription de 30 000 membres de l'ANP sur le fichier électoral à Tindouf. “Cette procédure n'est pas légale”, a-t-il estimé. Réagissant à ces reproches, Daho Ould Kablia a informé, hier, que la procédure d'inscription de ces militaires dans la wilaya de Tindouf “est valable et justifiée par la situation sécuritaire dans la région qui nécessite la mobilisation de l'ANP pour assurer la protection des frontières”. Et de préciser que “la région de Tindouf constitue une exception en raison de la situation dans les frontières avec la Libye et la région du Sahel”. Cette campagne est, de l'avis d'Ould Kablia, “une manière d'entamer la crédibilité de cette instance (l'ANP, ndlr) qui a toujours été au-dessus de tout soupçon”. À ce propos, les membres de la Cnsel s'interrogent : “Ces nouveaux inscrits sont-ils radiés du fichier électoral de leur commune d'origine ? La procédure a-t-elle respecté la réglementation en vigueur ?” Autant de questions pour lesquelles le ministère de l'Intérieur tente de trouver des réponses, mais sans convaincre ni les partis ni les membres de la Cnsel qui ont délégué, hier, les quatre vice-présidents de la commission pour une réunion au ministère de l'Intérieur. Selon un membre de la délégation, “le représentant du ministère, M. Talbi, directeur général des libertés publiques, a affiché sa volonté de régler les problèmes logistiques dans lesquels patauge la commission”, afin de “nous permettre d'accomplir sereinement notre mission”. Il a informé, par ailleurs, que la commission tiendrait “une assemblée générale incessamment, probablement demain (aujourd'hui, ndlr) pour décider de la suite à donner au gel de nos activités”. Concernant “l'affaire de l'inscription” de milliers de membres de l'ANP sur les listes électorales, notre source a informé que “cette question a été soulevée, mais sans peser lourdement dans les débats”, et d'indiquer que “la commission prépare un écrit” qu'elle adressera “conjointement à la présidence de la République, au ministère de l'Intérieur ainsi qu'au ministère de la Justice”. Une conférence de presse pour rendre publiques les décisions prises avec le représentant du ministère de l'Intérieur sera organisée probablement aujourd'hui, a précisé encore notre source. À comprendre que les problèmes liés aux moyens logistiques soulevés par les membres de la Cnsel seront résolus. Reste à savoir la réponse fournie par le ministère de l'Intérieur concernant l'inscription de plusieurs milliers de soldats de l'ANP sur le fichier électoral. Une procédure “entachée d'irrégularités”, estiment plusieurs membres de la Cnsel. MM