Les praticiens spécialistes de la santé publique ont observé, hier, leur 3e jour de “grève cyclique”. Un mouvement qui s'est caractérisé, selon eux, par des menaces et des répressions de la part de la tutelle. “Les intimidations et les menaces du ministère de la santé se sont aggravées”, a déclaré le Dr Mohammed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), joint hier par téléphone. Le syndicaliste a rappelé qu'avant le début du débrayage, le SG du ministère avait demandé l'envoi d'avis de réquisition aux spécialistes, les sommant de reprendre le travail. “Le ministère de la santé est adepte de la politique de deux poids, deux mesures car il y a une grève depuis quelques semaines dans le secteur de la santé, et la tutelle n'a appliqué aucune mesure de répression”, fait-il remarquer. Malgré un climat “tendu”, le taux de suivi était plus de 80% pour le dernier jour, selon le premier responsable du syndicat. Si aucune suite n'est donnée à leurs revendications, les praticiens spécialistes de la santé publique iront vers une autre grève à partir du 11 mars, avant d'entamer une grève illimitée à partir du 19 mars, rappelle-t-on. Ils se battent depuis 2008 pour l'amendement du statut particulier du praticien spécialiste, la révision du régime indemnitaire qui, d'après le syndicat, devrait s'aligner sur les autres secteurs de la fonction publique, notamment les primes dans les hauts-plateaux. Le syndicat fait de ces deux points la pierre angulaire de ses revendications. Lors de sa rencontre avec la tutelle au mois de juillet 2011, il avait conditionné l'application du régime indemnitaire par la ratification du statut. Pour le SNPSSP, il est inconcevable de faire une revalorisation relative à l'ancien statut. Les praticiens spécialistes sont revenus à la charge après avoir appris, par le biais des membres de la fonction publique, que le dossier du régime indemnitaire a été envoyé sans leur aval. D. S.