Après la déculottée de Bel Abbès et les scandales à répétition qui s'ensuivirent, le Mouloudia d'Oran a vécu lundi au soir au musée du Moudjahid à l'USTO un autre “épisode de la honte” qui a non seulement souillé davantage son honneur déjà perdu mais a également confirmé, si besoin était, que le brasier qu'on croyait presque éteint, menace toujours cette bâtisse déjà en ruine. Tout a, en fait, commencé à l'entrée de la salle de conférence devant abriter l'AG extraordinaire où il fallait que chaque membre inscrit sur la liste remplisse une fiche de renseignements (?) pour recevoir le fameux badge lui autorisant l'accès audit lieu. Mais comme annoncé dans nos dernières livraisons, un bon nombre de membres habitant le quartier d'El-Hamri, furent rayés de cette liste, chose qui provoqua leur colère et leur indignation. Après presque deux heures de palabres au cours desquelles le ton est montré à maintes reprises et les nerfs étaient à fleur de peau, les représentants des organisateurs qui ont longtemps interdit l'accès à la salle à ceux rayés de la liste, finirent pas céder sous la pression des Hamraoua, en laissant tout le monde entrer. Tout le monde sauf... Kacem Elimam qui, en dépit d'avoir une invitation officielle et un badge l'autorisant à prendre part à l'AG, ne fut pas autorisé à entrer ! Il aura fallu attendre donc, une heure cinquante-cinq minutes pour voir enfin Khaled Belarbi, le président démissionnaire du directoire, annoncer l'ouverture de la séance de travail. Toutefois, Belarbi n'avait pas encore véritablement commencé que les Hamraoua par solidarité avec leur “président”, Kacem Eliman qui était resté dehors, décidèrent de ne pas assister à cette décidément drôle d'AG. Après avoir ainsi réclamé haut et fort la présence d'Elimam, ils quittèrent la salle non sans avoir accusé les responsables de la DJS d'avoir tout saboté. Devant cet état de fait, Khaled Belarbi décida d'annuler l'AG qui sera reportée à une date ultérieure. C'était, à vrai dire, l'issue le plus logique à cette AG entachée d'irrégularités, portant la “griffe” de la DJS, plus précisément de son premier responsable, Benafla Maâmar qui, aussi bizarre que cela puisse paraître, était lundi aux abonnés absents. Sur quels critères la liste des membres de l'AG fut-elle établie ? Pourquoi des invitations furent remplies sur place alors qu'elles devaient normalement être envoyées aux personnes concernées bien avant ? Pourquoi Elimam a été interdit d'accès alors qu'il a été officiellement invité ? Ce sont-là, en effet, des questions parmi tant d'autres qui resteront, sans nul doute, sans réponses convaincantes. Pour Kazi Tani, un cadre bien connu de la DJS d'Oran, “cette annulation est une surprise”. “Puisque tout le monde était là, il valait mieux que cette réunion se tienne”, nous dira-t-il. Questionné sur les raisons de l'absence de Benafla, notre interlocuteur soulignera : “Lui, c'est le grand boss, notre présence suffit (…), on a assisté ces derniers jours à des choses pas très “catholiques” ; il valait mieux qu'il ne vienne pas. À sa place, j'aurais fait la même chose !” Quant à Tahar Boussoufi, chef de service à la DJS, il argumentera cette absence de son directeur par “mesure de sécurité”. Un argument qui ne tient, cela dit, absolument pas la route au vu de l'impressionnant dispositif de sécurité déployé et qui a, de plus, très bien tenu son rôle puisque aucun incident ni débordement n'ont été signalés. Boussoufi : “On regrette ce qu'on a fait !” Intervenant quelques minutes plus tard, le même Boussoufi aura ces phrases révélatrices à plus d'un titre de ce qui s'est passé dans les “coulisses” de la DJS ces derniers temps : “On regrette ce qu'on a fait. Pour dresser la liste des membres de l'AG, nous nous sommes basés sur celle de l'AG d'octobre 2000 (celle qui a plébiscité Djebbari, NDLR), dans la mesure où il y avait toujours une nouvelle liste. À vrai dire, il n'y a jamais eu de composante officielle, étant donné qu'elle n'a jamais été régulière. Pour la prochaine fois, cependant, toutes les parties seront concertées”. C'est dire la responsabilité de la DJS dans cette sale affaire qui fera tâche d'huile. Il ne restait donc à Khaled Belarbi que d'affirmer, à contrecœur, qu'il resterait à son poste jusqu'à ce qu'une nouvelle AG soit tenue. Il compte, d'ailleurs sur le soutien financier de la wilaya pour subvenir aux besoins de ce MCO, vraiment à la croisée des chemins. A. K. Tasfaout, Sbaâ, Kechra et H'mida démissionnent Quatre membres du directoire ont confirmé leur départ officiel et leur fin de mission. Il s'agit de Kechra, Sbaâ, Tasfaout et H'mida. Il ne reste donc de ce comité transitoire que Belarbi, Debbi, Roumane, Bensaïd et Beldjellou, actuellement aux Lieux Saints. A. K.