L'armée syrienne a lancé mardi un assaut de plusieurs villes, notamment dans la région de Deraa, berceau de la révolte dans le Sud, au moment où la Russie affirmait qu'elle n'avait aucune intention de changer de position vis-à-vis de son allié syrien. Alors que le président américain Barack Obama se disait “bouleversé” par les violences, son homologue syrien Bachar al-Assad a affirmé sa détermination à combattre le “terrorisme soutenu par l'étranger”, propos qu'il répète depuis le début de la révolte contre son régime il y a près d'un an. Cette déclaration est intervenue à la veille de l'arrivée dans le pays de la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos pour tenter d'obtenir un accès humanitaire “sans entrave” et celle, trois jours plus tard, de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan. Seize personnes ont péri mardi dans les violences, notamment lors d'un assaut majeur sur la ville de Hirak dans la province de Deraa, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Près de 8 500 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les violences depuis le début de la révolte en Syrie en mars 2011, a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Parmi les victimes figurent 6 195 civils et 2 263 soldats et membres des services de sécurité, dont 428 déserteurs ayant rejoint les rebelles, soit un total de 8 458 morts, a ajouté le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Fin février, le secrétaire général adjoint de l'ONU Lynn Pascoe avait estimé que la répression en Syrie avait fait “certainement beaucoup plus que 7 500 morts”. Quelque 2 000 réfugiés ont afflué au Liban depuis ce week-end, d'après le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui a recensé 7 058 réfugiés syriens au Liban depuis le début de la révolte. Le président américain Barack Obama s'est dit mardi “bouleversé” par les violences, tout en affirmant qu'il n'y avait pas de solution simple à cette situation. “Ce qui se passe en Syrie est bouleversant et scandaleux”, a dit M. Obama lors d'une conférence de presse à la Maison- Blanche. “D'un autre côté, je pense que ce serait une erreur de lancer, comme certains l'ont suggéré, une action militaire unilatérale ou de croire qu'il existe une solution simple”, a-t-il ajouté. De son côté, la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU qui a déjà bloqué deux résolutions condamnant la répression, a averti l'Occident de ne “pas prendre ses désirs pour des réalités”. R. I./Agences