Plus de 2000 personnes ont été abattues par les forces du régime, dont 26 les yeux bandés dans un stade et un garçon de 13 ans, depuis le début de la répression en mars, selon le secrétaire général adjoint de l'ONU Lynn Pascoe. Le président américain Barack Obama et ses alliés occidentaux ont pour la première fois jeudi appelé le président syrien Bashar Al Assad à partir et renforcé les sanctions contre son régime, après cinq mois d'une sanglante répression en Syrie. L'appel à sanctions s'est aussi propagé à l'ONU, où la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal cherchaient à obtenir une résolution visant à imposer des sanctions contre Damas. Celles-ci pourraient inclure un embargo sur les armes, un gel des avoirs syriens et une interdiction de voyage pour certains responsables, selon Philip Parham, ambassadeur adjoint de la Grande-Bretagne à l'ONU, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité. Plus de 2 000 personnes ont été abattues par les forces du régime, dont 26 les yeux bandés dans un stade et un garçon de 13 ans, depuis le début de la répression en mars, selon le secrétaire général adjoint de l'ONU Lynn Pascoe. «Effroyable» a commenté le représentant de la France aux Nations unies, Martin Briens, à propos de la répression. Une mission humanitaire de l'ONU se rendra en Syrie à partir de ce week-end, a aussi annoncé le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), qui cherchait depuis des semaines à accéder au pays. «Nous avons obtenu la garantie que nous pourrions nous rendre partout où nous le souhaitons», a déclaré à la presse Valerie Amos, qui dirige Ocha. Un rapport de l'ONU publié jeudi a dressé un catalogue glaçant de brutalités et violences contre la population civile qui pourraient relever de «crimes contre l'humanité», et appelé le Conseil à envisager une saisine de la Cour pénale internationale. Malgré l'annonce par Bashar Al Assad de la fin des opérations militaires contre les contestataires lors d'une conversation téléphonique avec Ban Ki-moon mercredi, une ONG syrienne a affirmé que les opérations de perquisitions et d'arrestations se poursuivaient jeudi. Les appels au départ de M.Assad, conjugués à de nouvelles sanctions économiques, ont été lancés quasi-simultanément par Barack Obama, ses alliés français, allemand, britannique, canadien et l'Union européenne. «C'est tout de même étrange qu'au lieu d'offrir son aide (à Damas) pour appliquer son programme de réformes, Obama et le monde occidental cherchent à attiser la violence en Syrie», a réagi Rim Haddad, directrice des relations extérieures du ministère syrien de l'Information. C'est la première fois que les Etats-Unis appellent explicitement au départ de M.Assad, dont le régime tente depuis le 15 mars de mater le mouvement de contestation en envoyant son armée et ses chars dans de nombreuses villes. Si l'Occident réclame son départ, ce n'est pas le cas de la Russie qui s'oppose au départ d'Al Assad. Moscou continuera de défendre sa «position de principe sur la Syrie», a déclaré hier le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch. «Nous ne partageons pas le point de vue des Etats-Unis et de l'Union européenne à l'égard du président Bashar al-Assad et allons continuer de défendre notre position de principe sur la Syrie», a déclaré M.Loukachevitch, dans un communiqué. Une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'ONU se tiendra lundi lors d'une session spéciale dédiée à la Syrie, à la demande de 24 des 47 pays du Conseil, dont quatre pays arabes (Jordanie, Koweït, Qatar et Arabie Saoudite).