Le séminaire a porté sur la loi organique portant régime électoral et les résultats de deux sondages sur la société algérienne et le regard que porte celle-ci sur la femme. Le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef) a terminé en beauté son cycle de formation en direction des militantes des partis politiques ouvert, parfois, aux femmes syndicalistes et à des associations féminines. Par l'organisation, hier, à la maison Diocésaine d'Alger, d'un séminaire consacré à la problématique de participation des Algériennes aux assemblées élues. Dans son allocution d'ouverture, la présidente du centre, Nadia Aït Zaï, a rappelé que cette rencontre s'inscrivait dans le cadre d'un projet sur le leadership des militantes de partis politiques, mis en route depuis déjà 10 ans. “En 2002, nous nous posions la question sur le peu de femmes dans l'Assemblée populaire nationale”, a-t-elle déclaré, notant que cette question, mais également toutes “ces rencontres et ces formations” ont suscité de nouvelles interrogations et permis au Ciddef de se pencher sur le système des quotas comme “mesure temporaire destinée à s'insérer dans les droits fondamentaux posés par la Constitution et à lever les obstacles à l'épanouissement humain”. Le centre a aussi réalisé des études et initié des actions avec d'autres associations de femmes ou des militantes de partis politiques, comme cela a été le cas pour le plaidoyer sur la participation politique de la femme, qui a été envoyé au président de la République. Un plaidoyer qui, selon la juriste, “a valu la révision de la Constitution en 2008 et l'apparition du principe des quotas comme action positive”. “Aujourd'hui, nous clôturons ce projet par ce séminaire, pour préparer les militantes des partis politiques aux élections, dont les prochaines législatives”, a encore soutenu Mme Aït Zaï. Le séminaire a porté sur la loi organique portant régime électoral et les résultats de deux sondages sur la société algérienne et le regard que porte celle-ci sur la femme, présentés respectivement par Amine Hartani, professeur à la faculté de droit et juriste, et Nacer Djabi, sociologue et chercheur. De l'avis de M. Hartani, la nouvelle loi organique est “en contradiction avec le principe d'égalité”. Mais, ajoutera-t-il, “pour la première fois, l'Algérie a un texte de loi qui vise des conventions internationales, telles que la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et la convention des droits politiques des femmes, en plus de l'institution du système des quotas”. Plus loin, le juriste a abordé la question des taux différenciés des quotas. Selon lui, les partis politiques sont, certes, sommés de porter des femmes sur leur liste électorale, mais si elles ne sont pas placées en première position, elles ne passeront pas. “C'est le classement nominatif qui compte”, a-t-il averti. Dans son exposé sur les sondages, réalisés en 2010 et 2011 par Arab baromètre et le Centre des études politiques arabes, M. Djabi a insisté sur le fait que les réponses obtenues des personnes enquêtées contestent l'idée selon laquelle la société algérienne est conservatrice à 100%, alors que la réalité est faite de nuances. Il a, en outre, précisé l'existence d'un “flou” lorsqu'il est question de comparer la ville à la campagne. Pour le chercheur en sociologie, “l'essentiel se situe dans les politiques à engager”. “Deux politiques sont possibles concernant la place à réserver à la femme : soit on s'appuie sur les points forts existants, et là je parle des forces favorables à la promotion féminine, soit on s'appuie sur les points faibles de la société, c'est-à-dire sur les forces rétrogrades”, a déclaré Nacer Djabi. H. A