La commémoration du 50e anniversaire de l'assassinat par l'OAS de l'illustre écrivain Mouloud Feraoun et ses cinq compagnons Ali Hammoutène, Max Marchand, Salah Ould-Aoudia, Marcel Basset et Robert Eymard a donné lieu jeudi dernier à un cérémonial particulier à Tizi Ouzou, la ville natale de Ali Hammoutène ainsi qu'à Tizi-Hibel, le village du regretté Mouloud Feraoun. Il faut admettre que la direction de la Culture de la wilaya de Tizi Ouzou n'aura pas lésiné sur les moyens pour assurer le plein succès de cette date-anniversaire des plus douloureuses dans l'histoire de l'Algérie contemporaine. Si la belle exposition de photos, de livres et d'articles de presse relatant cette page douloureuse du 15 mars 1962 où les six inspecteurs des centres sociaux avaient été lâchement assassinés à Ben-Aknoun par la sinistre OAS des partisans sanguinaires de l'Algérie française, une foule nombreuse a pris part à une émouvante cérémonie de recueillement sur la tombe du chahid Ali Hammoutène au cimetière M'douha de Tizi Ouzou alors qu'un cortège imposant avait ensuite rallié Tizi-Hibel, le village natal du regretté Mouloud Feraoun où on eut droit, là aussi, à une cérémonie tout aussi émouvante sur la tombe de l'illustre écrivain. À l'occasion, le président de l'APC d'Aït-Mahmoud, Ramdane Boudarène, devait féliciter tous ceux qui ont contribué, d'une façon ou d'une autre, au plein de cette commémoration tout en rappelant “la fierté du village de Tizi-Hibel et de toute la commune d'Aït-Mahmoud de rappeler chaque année la grandeur de cette grande figure de la littérature algérienne d'expression française que fut le regretté écrivain Mouloud Feraoun”. Pour sa part, le docteur Mohamed Hammoutène, digne héritier du chahid Hammoutène, devait lire, la gorge terriblement nouée, une évocation particulièrement émouvante pour rappeler “le crime ignoble et abject du 15 mars 1962 où ces six braves inspecteurs des centres sociaux avaient été froidement et lâchement assassinés par les ennemis de l'Algérie indépendante et les sanguinaires de la sinistre OAS qui, à quelques jours du cessez-le feu historique du 19 mars 1962, n'admettaient pas l'aspiration profonde de l'Algérie à sa légitime indépendance” avant que les jeunes élèves de l'école primaire Mouloud-Feraoun de Tizi-Hibel ne déclenchent les applaudissements nourris de la foule en rappelant de vive voix la vie et l'œuvre du regretté Feraoun que les anciens du village appellent encore familièrement et respectueusement “L'Mouloud Nath Chaàvane”. Puis le moment fort de cette commémoration vint au centre de Tizi-Hibel où la place centrale du village a été solennellement baptisée “Place Mouloud Feraoun”. Enfin, la salle de conférences de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité une conférence-débat animée par Dr Mohamed Hammoutène et les écrivains Youcef Merahi et Mohamed Ghobrini pour rappeler la portée historique des sacrifices de Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène et leurs compagnons pour que l'Algérie vive libre et indépendante. M H