Les deux documentaires, Aux sources du hawzi, de Sélim Ben El-Kadi, et La musique dite andalouse et ses instruments de prédilection, de Lotfi Bouchouchi, ont été projetés à la maison de la culture Abdelkader-Alloula de Tlemcen. Le cycle du film documentaire sur le patrimoine musical et poétique s'est poursuivi, lundi et mardi derniers, à la maison de la culture Abdelkader-Alloula de Tlemcen, à l'initiative du département du patrimoine immatériel et de la chorégraphie relevant du ministère de la Culture, dans le cadre de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique”, qui prendra fin dans un mois. Après Le Haoufi, Si la Kabylie m'était révélée et Azrar, les cinéphiles ont pu découvrir deux nouvelles productions présentées en avant-première nationale en présence des réalisateurs : Aux sources du hawzi, de Sélim Ben El-Kadi, et La musique dite andalouse et ses instruments de prédilection, de Lotfi Bouchouchi (sur un texte de Maya Saïdani). Les projections ont été suivies de débats. Le film documentaire de fiction, Aux sources du hawzi, d'une durée de 90 minutes, comporte de belles images panoramiques tournées dans la région de Tlemcen, et des scènes de reconstitution réalisées à Alger, au Palais des raïs (Bastion 23). Il met particulièrement en évidence la vie et l'œuvre du chantre Boumediene Bensahla, “l'un des plus illustres poètes du hawzi, emporté par sa passion pour les femmes de Tlemcen, dont il chante la beauté”, et jeté en prison sur ordre du bey d'Oran. En captivité, le chanteur-troubadour compose un poème émouvant à l'adresse de son geôlier qui sera pris de compassion pour le détenu amoureux et le fera libérer. Le film a été commenté par l'historien et écrivain El-Hassar Bénali, son fils Salim, enseignant et chercheur à l'université de Tlemcen (également producteur de l'émission “Couleurs andalouses”, diffusée chaque semaine sur les ondes de Radio Tlemcen) et Chaïb Megnounif, professeur de culture populaire à l'université Aboubakr-Belkaïd de Tlemcen. Le scénariste de ce docu-fiction, Nasreddine Beghdadi, directeur des archives de la Radio nationale, musicologue et chercheur dans le domaine du patrimoine dira : “Le hawzi a été quelque peu délaissé par rapport à la grande musique andalouse, alors que c'est un genre très riche qui a donné de nouveaux thèmes, parce qu'il est issu du peuple.” Et d'ajouter : “C'est grâce à Sélim Ben El-Kadi, qui est un grand réalisateur, un homme de la cité, qu'on a pu réaliser ce film en moins d'un mois.” Revenant sur le sens étymologique du hawzi, qu'on appelle communément la troisième langue, M. Beghdadi a souligné : “C'est un genre littéraire et musical authentique, une richesse linguistique et aussi le miroir de la société, puisque c'est grâce par exemple à Douw ayani de Bensahla, qu'on a pu voir la toponymie de la ville de Tlemcen”. Par ailleurs, le second documentaire, La musique dite andalouse et ses instruments de prédilection, d'une durée de 52 minutes, passe en revue les différents instruments de musique utilisés par les orchestres de musique andalouse, et s'interroge sur l'avenir des instruments ancestraux, notamment le rbeb, la kouitra, le luth arabe, par rapport notamment à l'introduction de nouveaux instruments occidentaux et orientaux dans la démarche dite de modernisation. B. A.