Le chantre de la chanson bédouine, Khelifi Ahmed, qui s'est éteint dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 91 ans, sera enterré aujourd'hui après la prière du Dohr au cimetière de Sidi-M'hamed. Maître incontestable s'illustrant dans le genre bédoui-sahraoui, ce ténor à la voix puissante a brillamment mené une carrière de plus de cinquante ans, laissant derrière lui des titres mythiques, des standards éternels, des artistes qui revendiquent son influence et un public large. Les morceaux qu'il a interprétés sont à présent légendaires à l'exemple de Hizia de Benguitoune, Rahala ou encore Bent Sahra. De son vrai nom Ahmed Abbas Ben Aïssa, le maître du Yayaye est né en 1921 à Sidi-Khaled dans l'aârch Ouled Khelifa, dans la wilaya de Biskra. Faisant son instruction à l'école coranique, Khelifi Ahmed est issu d'une famille de paysans aisés. Plus tard, son oncle maternel, El-Hadj Benkhlifa, un des plus anciens “meddah” (chanteur dans le genre sahraoui) deviendra son tuteur mais également son mentor dans le domaine de la musique puisque c'est lui qui l'initiera au chant et à la poésie populaire. C'est aussi lui qui l'introduira dans la chorale de la confrérie Rahmania. En 1934, il enregistre son premier disque à Paris. En 1941, Khelifi Ahmed et sa famille s'installent à Ksar Chellala. Puis en 1947, Boudali Safir, directeur artistique de la Radio d'Alger, lui confie l'orchestre bédouin qu'il venait de former. En 1952, il collabore à l'émission “Khalti Tamani” de Hachelaf, qui consistait en la composition de quatrains en direct pour répondre aux questions des auditeurs. L'ancien président tunisien, Habib Bourguiba, lui a remis la médaille d'or du Mérite pour la conservation du patrimoine. Par ailleurs, Khelifi Ahmed s'est vu décerner en 2010 le Burnous d'Or par l'APC de Sidi-M'hamed. R. C.